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Un biomarqueur de prédiction de survie en cas de choc septique


Des études menées par le CEA-Joliot révèlent l'intérêt de la mesure des taux plasmatiques des calgranulines comme biomarqueurs de prédiction du risque de mortalité de patients admis en unité de soins intensifs en état de choc septique.
Publié le 27 mars 2020

Le sepsis, défini comme une dysfonction d'organe menaçant le pronostic vital et causé par une réponse inappropriée de l'hôte à une infection, constitue la première cause de mortalité dans les unités de soins intensifs et représente un problème majeur de santé publique. Les formes les plus graves (sepsis sévère et choc septique) sont difficiles à prendre en charge, malgré d'importants progrès, et la mortalité associée reste élevée, pouvant atteindre 50% en cas de choc septique. Il est donc primordial d'identifier le plus tôt possible les patients présentant un risque élevé de décès ou/et de défaillance d'organe, afin de mieux rationaliser les ressources nécessaires à l'amélioration de leur état . 

Le score Sequential Organ Failure Assessment (score SOFA) est utilisé en soins intensifs pour déterminer et suivre l'état d'un patient en défaillance d'organe. Cependant, ce score de sévérité présente des limites dans la classification du devenir des patients et il reste crucial de pouvoir mesurer d'autres constantes biologiques au moment de l'admission en soins intensifs. Des biomarqueurs du sepsis appelés DAMPs pour Damage-Associated Molecular Patterns sont ainsi utilisés pour évaluer le degré de dysfonctionnement et d'endommagement cellulaire indépendamment des marqueurs de l'inflammation, peu spécifiques.

Dans la présente étude, les chercheurs du CEA-Joliot, en collaboration avec des équipes de l'Inserm et de l'AP/HP, ont fait l'hypothèse que deux protéines, nommées calgranulines (l'hétérodimère S100A8/S100A9 et S100A12) seraient de bons candidats DAMPs, spécifiques et informatifs. 

Ils ont mesuré, à l'aide d'un test ELISA développé au laboratoire, les concentrations plasmatiques de l'hétérodimère S100A8/S100A9 et de S100A12 pendant les 24 premières heures suivant l'admission de 49 patients atteints de choc septique, possédant tous le même score SOFA. Les concentrations chez les patients non-survivants se sont avérées deux fois plus élevées que chez les patients survivants. L'augmentation des concentrations de S100A8/S100A9 dans le plasma des patients non-survivants de la cohorte a été confirmée par une technique complémentaire de spectrométrie de masse à haute résolution. Afin de caractériser la nature des principales protéoformes S100A8/S100A9 circulantes de la cohorte des 49 patients, une analyse par spectrométrie de masse en mode « protéine intacte » a été menée et a conduit à identifier quatre formes, dont trois sont augmentées chez les non-survivants.

Cette étude montre que l'augmentation des taux plasmatiques des calgranulines S100A8/S100A9 et S100A12, mesurée par ELISA et spectrométrie de masse, est associée à un taux de décès plus élevé, ce que n'indiquait pas le score SOFA seul. Ces résultats suggèrent que leur mesure à l'admission en unité de soins intensifs pourrait permettre une meilleure prise en charge des patients atteints de choc septique.

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