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TEP

Pour une imagerie plus précise de l’inflammation cérébrale


​​Selon une collaboration conduite par le CEA-Joliot, il faut prendre en compte les données sanguines individuelles des patients pour mesurer l'inflammation cérébrale grâce à l'imagerie par tomographie par émission de positons (TEP). Une avancée pour mieux comprendre certaines maladies neurodégénératives et neurologiques. 

Publié le 20 décembre 2023

Présente dans toutes les cellules du système immunitaire ou des muqueuses, la protéine translocatrice (TSPO) est quasiment absente du cerveau sauf en cas d'inflammation cérébrale résultant de troubles neurologiques et neurodégénératifs. En effet, elle est alors surexprimée dans les macrophages du système nerveux central (microglie). Cette particularité l'a imposée comme marqueur de l'inflammation en imagerie TEP cérébrale (en association avec le radioligand [18F]DPA-714).

Or, d'une part, les processus inflammatoires cérébraux associés aux maladies d'Alzheimer, de Parkinson, à la sclérose en plaques ou l'épilepsie sont assez mal connus et, d'autre part, le métabolisme du [18F]DPA-714 après injection peut varier grandement d'un patient à l'autre et entraîner un biais dans l'interprétation des images TEP.

Pour en savoir plus, les chercheurs du CEA-Joliot et leurs partenaires ont étudié l'effet de plusieurs facteurs (âge, sexe, indice de masse corporelle, polymorphisme de la TSPO, traitements médicamenteux) sur le métabolisme et la concentration plasmatique du [18F]DPA-714 chez 201 patients et volontaires sains ayant participé à des protocoles d'imagerie TEP au Service hospitalier Frédéric Joliot (CEA-Joliot). Pour cela, ils ont mesuré la fraction résiduelle (non métabolisée) du radiotraceur et sa concentration plasmatique veineuse. Ils montrent ainsi les points suivants.

  • Certains médicaments comme par exemple la metformine (antidiabétique), la nicardipine ou les sartans (antihypertenseurs) capables de diminuer l'activité de l'enzyme responsable du métabolisme du [18F]DPA-714, peuvent entraîner une augmentation de la fraction résiduelle et de la concentration plasmatique du radiotraceur chez les patients traités. À l'inverse, la carbamazépine (antiépileptique) peut entraîner une diminution de ces valeurs. Le biais dans la mesure de la neuroinflammation (estimée par la fixation cérébrale du [18F]DPA-714) peut ainsi atteindre 30 %.
  • L'âge, le sexe, l'IMC et le polymorphisme de la TSPO – qui modifie l'affinité du radiotraceur pour sa cible – peuvent également impacter le métabolisme du [18F]DPA-714 et par conséquent, son taux de fixation cérébrale.

Il est donc nécessaire de prendre en compte les données individuelles du plasma des patients plutôt que moyennes dérivées des mesures sur les volontaires sains pour évaluer plus précisément l'inflammation cérébrale.​​


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