Plus de 6 000 exoplanètes ont déjà été détectées à ce jour mais cette découverte, si elle est avérée, pourrait être cruciale pour la science des exoplanètes. En effet, Alpha Centauri A est l'étoile similaire au Soleil la plus proche de nous, située seulement à 4.37 années lumière. A cette distance, il est possible d'explorer la présence d'exoplanètes dans sa zone dite « habitable » (zone où l'eau pourrait exister) par la technique d'imagerie directe.
Les premières séries d'observation ont eu lieu en août 2024. Les observations restent extrêmement difficiles, car il faut un dispositif pour bloquer la lumière de l'étoile qui empêcherait de détecter l'exoplanète. L'instrument MIRI du JWST est équipé d'un tel dispositif, un coronographe. D'autres observations seront nécessaires pour confirmer l'existence de cette exoplanète. C'est la première fois que l'on observe une planète géante dans la zone habitable d'une étoile aussi proche de nous.
« Cette découverte montre une nouvelle fois que le JWST-MIRI, développé principalement en France, peut détecter des objets très faibles proches d'étoiles brillantes. Je suis impatient de voir d'autres observations obtenues avec Webb et, à l'horizon 2030, avec l'instrument METIS de l'Extremely Large Telescope de l'ESO en cours de développement. Avec un miroir primaire de 39 m, à comparer à 6.5 m pour le JWST, la lumière de l'étoile sera beaucoup plus concentrée et la planète devrait être très visible. Alpha Centauri n'a pas fini d'intéresser les astronomes ! », indique Pierre-Olivier Lagage, chercheur au CEA, coauteur des deux publications, responsable scientifique français du développement de MIRI et membre de l'équipe scientifique METIS.