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Preuve de concept prometteuse pour les cellules potassium-ion du Liten


​​​Aucun matériau critique, des procédés de préparation et de synthèse vertueux, des performances à la hauteur : les premières cellules complètes K-ion assemblées et testées au CEA-Liten ont l'avenir devant elles. Les travaux sur ce sujet s'accélèrent avec une thèse, un projet Carnot et un projet PEPR.  

Publié le 14 mai 2025

Depuis 2015, année où une équipe japonaise a montré que le potassium pouvait s'intercaler électrochimiquement dans du graphite, la technologie K-ion suscite un intérêt croissant et des centaines de publications par an. Logique : elle fonctionne sans nickel, cobalt, lithium et cuivre, des matériaux critiques et/ou toxiques, et recourt à des procédés de fabrication bien moins énergivores que le lithium-ion.


De futures batteries au niveau du LFP graphite

Les dernières avancées du Liten s'inscrivent dans ce mouvement de fond. Elles montrent qu'au-delà de ces atouts, les cellules K-ion affichent des performances prometteuses. « Nous avons mesuré des capacités de décharge de 116mAh/g à 3,6 V et une capacité résiduelle de 80% après 120 cycles, détaille David Peralta, responsable de la thématique au Liten. Cela laisse présager de futurs produits qui pourraient faire jeu égal avec le LFP/graphite. »

Ces résultats sont issus d'une thèse réalisée de 2021 à 2024, qui a donné lieu à deux dépôts de brevets et une publication. Son objectif : mettre au point un système complet, en développant en parallèle un matériau de cathode à base de fer et de manganèse, le Blanc de Prusse ; un graphite spécifique pour l'anode, différent de celui utilisé en Li-ion ; un électrolyte qui compense la forte réactivité du potassium et ainsi, évite une perte de capacité en cyclage. 

 

Prochaine étape : améliorer à la fois cellules et matériaux

« Chaque sujet a été abordé, mais l'assemblage et l'optimisation des cellules ne l'ont pas été faute de temps. Cela dit, il n'y a plus de verrou majeur à lever, mais de multiples améliorations à réaliser sur la cellule et sur ces matériaux. C'est ce qui nous rend optimistes pour la suite. »

Un exemple : la synthèse du Blanc de Prusse (par précipitation dans l'eau à température ambiante) a progressé jusqu'à obtenir 20 grammes par batch, au lieu d'1gramme au départ. En revanche, la morphologie des particules laisse à désirer : soit elles sont de taille nanométrique, soit ce sont des macles aux formes irrégulières. « Avec des particules sphériques, plus faciles à compacter, nous pourrons augmenter de façon significative la densité de matière active dans la cathode, donc la densité d'énergie. »

 

Trois projets simultanés pour accélérer les travaux

Les chercheurs prévoient déjà une deuxième génération de cellules K-ion, dans laquelle matériaux et cellules seront optimisés conjointement ; puis une troisième qui explorera des matériaux alternatifs pour identifier de nouveaux leviers de progrès.

Cette perspective se traduit par une nouvelle série de projets, qui visent à faire progresser les performances et à faire monter en maturité les cellules K-ion. On notera enfin que le sujet est porteur mais nécessitera encore des années de recherche. C'est dire si le K-ion suscite de grands espoirs.  




Crédit CEA - D. Guillaudin



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