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Estimation du gisement de CO2 biogenique europeen

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Publié le 11 décembre 2025

​Estimation du gisement de CO2 biogénique européen​


D’abord considéré comme un simple déchet à éliminer, le dioxyde de carbone est aujourd’hui perçu comme une molécule ressource pouvant être valorisée, notamment pour la production de carburants durables destinés à la transition énergétique des secteurs aérien, maritime et de la chimie (Gray et al., 2021). En Europe, des ambitions fortes ont été fixées pour le déploiement de ces carburants, notamment les biocarburants avancés et les RFNBO (Renewable Fuels of Non-Biological Origin), dont la production exige d’importants volumes de CO₂ capté (Refuel EU Aviation, 2023). À horizon 2041, les réglementations européennes imposent que l’approvisionnement en CO₂ provienne exclusivement de sources biogéniques ou directement captées dans l’air (DAC), excluant l’usage de CO₂ d’origine fossile (Règlement délégué de la Commission Européenne, 2023).


Pour autant, les émissions biogéniques restent aujourd’hui insuffisamment identifiées : issues d’installations de taille diverse, souvent dispersées sur le territoire ou mal distinguées des émissions fossiles, elles sont exclues du calcul des émissions soumises à quotas, dans les dispositifs de comptabilité carbone tels que l’EU-ETS (Rodin et al., 2020). Or, la sécurisation de cette ressource stratégique nécessitera une compréhension fine des gisements actuels et de leur évolution dans une Europe qui se décarbone rapidement.

C’est dans ce contexte qu’I-Tésé mène un travail de cartographie spatialisée du CO₂ mobilisable, en croisant des inventaires industriels issus de bases de données publiques et une modélisation prospective de l’évolution des émissions biogéniques au sein de différents secteurs industriels (sidérurgie, ciment, papier-carton, centrales biomasse, unités de méthanisation, etc.). Ce travail s’inscrit dans une analyse plus large du cycle du carbone dans le système énergétique, en lien avec l’intégration des filières de transformation de la biomasse, du CO₂ et de l’hydrogène pour répondre à la demande en carburants durables tout en respectant les contraintes sur les ressources pour atteindre la neutralité carbone.

L’objectif est ainsi de contribuer à la vision systémique portée par l’institut, en fournissant un appui scientifique solide à la définition de trajectoires de décarbonation réalistes et cohérentes au niveau européen. Ce travail mobilise une combinaison d’expertises complémentaires présentes au sein de l’institut dont la veille réglementaire, l’analyse technico-économique des chaînes de valeurs du CO2 et des carburants de synthèse, la production de scénarios prospectifs d’évolution de l’offre en CO2 et le traitement de données industrielles spatialisées.