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Résultat scientifique | Physiologie végétale

Plantes : le génie protéique au service du chloroplaste


Cette étude du CEA-Irig apporte un nouvel éclairage sur le contrôle de la biogenèse du chloroplaste et ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes qui régulent son fonctionnement.

Publié le 9 avril 2020
L'un des compartiments essentiels de la cellule végétale est le chloroplaste, siège, entre autres fonctions, de la photosynthèse. Pour réaliser cette compartimentation, la cellule a mis en place des mécanismes précis qui permettent d’adresser spécifiquement une protéine codée par un gène nucléaire dans un compartiment cellulaire ciblé. Il arrive pourtant que la fonction catalysée par une protéine soit requise dans plusieurs compartiments cellulaires. Dans ce cas, la cellule produit généralement des isoformes de cette protéine, isoformes qui peuvent être adressées à des compartiments cellulaires distincts. Un mécanisme vient d’être mis à jour, qui permet à une protéine unique d’être adressée à plusieurs compartiments.

Dans les cellules de plantes, il est admis que la régulation de l’adressage des protéines au chloroplaste est essentielle au contrôle des grandes fonctions de cet organite (photosynthèse, synthèse de vitamines, de sucres, de lipides, d’acides aminés…). Lorsque les conditions environnementales fluctuent (lumière, température, hygrométrie…), les cellules végétales adaptent la composition protéique du chloroplaste afin d’optimiser son fonctionnement. Des chercheurs de l'Irig ont montré que la dynamique du contenu protéique du chloroplaste ne résulte pas seulement de variations en abondance de chaque protéine plastidiale[1], mais aussi du contrôle de la localisation de certaines protéines au sein de la cellule. Certaines protéines du chloroplaste peuvent en effet être piégées dans un autre compartiment cellulaire (le cytosol) par le biais d’une interaction avec une protéine partenaire (une calmoduline). L’abondance de la calmoduline régule, de ce fait, la capacité des protéines plastidiales concernées à rejoindre, ou pas, le chloroplaste.

Cette étude apporte un nouvel éclairage sur le contrôle de la biogenèse du chloroplaste, et ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes qui régulent son fonctionnement. Plus généralement, ces travaux posent la question de l’utilisation, par la cellule végétale, de ce processus pour contrôler la composition d’autres compartiments cellulaires, voire de la présence de ce mécanisme chez d’autres règnes pour orchestrer l'adressage protéique à d'autres compartiments cellulaires puisque les calmodulines sont des protéines conservées chez tous les eucaryotes.

 [1]Le plaste est un organite présent dans les cellules des eucaryotes chlorophylliens (algues et plantes). Selon la cellule, ils peuvent se spécialiser pour accomplir certaines fonctions : les chloroplastes sont le siège de la photosynthèse, les amyloplastes sont spécialisés dans le stockage d'amidon, les chromoplastes donnent leurs couleurs aux fruits.


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