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Nom de code : TA 2000 - Aux origines de la fusion


Photographe avant-gardiste, Pierre Jahan a posé un regard unique sur les débuts du CEA, entre art et technique. 


Il inspire notre nouvelle série « Nom de code : Réacteurs nucléaires »,​ avec pour deuxième épisode de cette série : TA-2000

Publié le 10 novembre 2025

​À la fin des années 50, alors que la 🇫🇷 s’engage pleinement dans l’aventure de la fission, une poignée de chercheurs du CEA explore déjà un autre horizon : la fusion nucléaire contrôlée.

L’ambition ? 

Reproduire sur Terre le fonctionnement du Soleil.

Comment ? 

En cherchant à faire fusionner des noyaux légers pour libérer une énergie quasi inépuisable. Et à cette époque, tout est à inventer.

Nous sommes en 1957 et sur le site du CEA de Fontenay-aux-Roses, TA 2000 voit le jour.

Ni réacteur, ni prototype de centrale, TA 2000 est une machine expérimentale en forme de tore, conçue pour explorer le comportement d’un gaz porté à très haute température (plasma) par une puissante décharge électrique.

L’objectif ? 

Observer les phénomènes physiques générés par les décharges annulaires.

Les chercheurs y étudient un effet fascinant : la striction, où le courant induit son propre champ magnétique, piégeant les particules chargées dans une "bouteille magnétique". Ce confinement peut ensuite être renforcé par des dispositifs magnétiques auxiliaires.


Ce dispositif a été construit dans le cadre du programme de recherche fondamentale « Striction », cofinancé par Euratom.

TA 2000 ouvre alors une voie nouvelle, prolongée par d'autres dispositifs :

  • ​Mest & Eppé, pour améliorer la stabilité & tester des pressions + élevées ;

  • Stator, pour explorer une configuration toroïdale avec un conducteur central.

Plusieurs maillons d’une chaine scientifique qui posent les bases d’un savoir collectif, dans un contexte où la recherche est encore largement exploratoire, & déjà résolument collaborative.

 

TA 2000 est une machine expérimentale en forme de tore, conçue pour explorer le comportement d’un gaz porté à très haute température (plasma) par une puissante décharge électrique. © P. Jahan



Ce maillage a permis d’aboutir à des projets d’envergure pour lesquels le CEA est moteur. 


 Le premier tokamak français (TFR) est mis en service sur le site de Fontenay-aux-Roses en 1973. De technologie novatrice à tokamak le plus puissant de l’époque, il aura une longue exploitation prestigieuse avec plusieurs records mondiaux sur le temps de confinement & le chauffage du plasma par de puissants faisceaux de particule & des ondes hautes fréquence. 

 Le TFR a été la base technique & humaine de la conception & de la construction, débutée en 1978, de la machine européenne JET. Le JET dominera les recherches mondiales sur la fusion jusqu’en 2024, à son arrêt.


En 1988 est lancé à Cadarache le tokamak Tore Supra. Le savoir accumulé fait du site un candidat naturel pour accueillir le projet ITER Organization. 

Tore Supra devient WEST en 2013, pour tester des composants clés du futur Iter.


 Et depuis 2017, WEST continue d'établir des records. 

Le dernier en date ? Maintenir 1 plasma de fusion de plusieurs dizaines de millions de degrés pendant plusde 22 min., avec 2,6 GJ d’énergie injectée.

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