Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Symbiose arbres-champignons : le rôle de l’épigénétique

Actualité | Découvertes et avancées | Fait marquant | Résultat scientifique | Environnement | Agronomie | Mécanismes moléculaires | Epigénétique

Symbiose arbres-champignons : le rôle de l’épigénétique


​Des chercheurs de l’Université d’Orléans, de l’INRAE, de l’Université de Lorraine et du CNRGH, département du CEA-Jacob, montrent sur le peuplier que le développement des ectomycorhizes sont sous le contrôle épigénétique des arbres. Ces symbioses entre les surfaces des racines et des champignons du sol sont bénéfiques pour la nutrition des arbres et des forêts, et leur adaptation à leur environnement. Ce résultat est publié dans le journal New Phytologist

Publié le 6 mars 2023

​Les ectomychorizes sont des symbioses courantes entre des champignons du sol et les racines des arbres. Très présentes dans les écosystèmes forestiers des régions tempérées et boréales, elles sont essentielles pour leur nutrition, notamment l’absorption de l’eau, et leur capacité à s’adapter à leur environnement. Le développement et le contrôle de ces symbioses étaient jusqu’alors peu connus.
Des chercheurs de l’Université d’Orléans, de l’INRAE et de l’Université de Lorraine se sont intéressés au rôle de l’épigénétique dans les mécanismes de développement et de contrôle de ces symbioses. En collaboration avec des chercheurs du CNRGH, département du CEA-Jacob, et des équipes en Espagne et aux Etats-Unis, ils ont étudié le rôle de la méthylation de l’ADN lors de la mycorhization chez le peuplier, un arbre modèle. La méthylation de l’ADN est un phénomène épigénétique qui intervient dans le contrôle héréditaire de l’activité des gènes nécessaires pour l’adaptation de chaque type de cellule en fonction de son environnement.
Les chercheurs ont ainsi utilisé des lignées de peuplier dont la régulation de la méthylation de l’ADN a été modifiée afin de mieux comprendre les mécanismes épigénétiques chez les arbres. Ils ont comparé la réponse à des champignons mycorhiziens de cette lignée de peuplier modifiée avec celle  d’une lignée non modifiée. Les résultats sont sans appel : les lignées à l’ADN moins méthylé ont montré une baisse du potentiel de mycorhization, jusqu’à plus de 40% pour une des lignées. Ces résultats suggèrent un rôle central de la méthylation de l’ADN de l’arbre hôte dans la capacité à former l’association symbiotique et donc à assurer un bon développement de l’arbre. Un remodelage de l’ADN du partenaire fongique induit par l’hôte a également été remarqué.
Cette étude pionnière ouvre un nouveau champ d’exploration pour mieux comprendre la symbiose entre deux organismes vivants mais également pour d’éventuels projets d’application sur la gestion des forêts face aux effets du dérèglement climatique comme les sécheresses. 




Haut de page