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Calottes polaires : jusqu’où s’élèvera le niveau de la mer ?


La publication d'un grand ensemble de simulations interdisciplinaires auxquelles ont contribué des chercheurs du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) est l'occasion d'un état des lieux sur l'impact à venir de la fonte des calottes glaciaires des pôles. Quelles tendances, quelles incertitudes ? 
Publié le 18 septembre 2020

Plus de 99 % de la glace terrestre se trouvent dans les inlandsis couvrant l'Antarctique et le Groenland. Sous l'effet des changements climatiques, leur fonte, même partielle, contribuera significativement à l'élévation du niveau marin. Mais de combien ?

Pour la première fois, des glaciologues, des océanographes et des climatologues de 13 pays ont uni leurs forces pour réaliser de nouvelles projections suivant des scénarios de CMIP5 et CMIP6 (voir ci-dessous). Leurs simulations s'organisent en « intercomparaison de modèles de calottes glaciaires » pour CMIP6 (ISMIP6, Ice Sheet Model Intercomparison Project).

En ce qui concerne l'Antarctique, les simulations indiquent que la fonte de la calotte glaciaire antarctique pourrait contribuer jusqu'à 30 cm à la hausse du niveau marin de 2015 à 2100 mais pourrait aussi l'atténuer d'au mieux 7,8 cm. Certains modèles et certains scénarios prévoient en effet que l'accumulation de neige pourrait dépasser la perte due à la fonte des glaces.

Cette incertitude très importante s'explique par la fonte par le bas des prolongements de l'inlandsis sur l'océan (plateformes glaciaires) – un mécanisme mal connu, gouverné par l'évolution de l'océan. Ces terminaisons flottantes, dont la superficie peut atteindre la moitié de celle de la France, s'opposent à l'écoulement de la calotte. Dans l'hypothèse de leur disparition prochaine, les projections indiquent une élévation du niveau des mers de plusieurs mètres sur 500 ans !

Pour l'Arctique, sur la période 2015-2100, la contribution de la calotte glaciaire du Groenland serait comprise entre +1,5 et +14 cm, selon la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropique.

Pour affiner ces estimations, les scientifiques travaillent à une nouvelle génération de modèles de climat qui décrira la cryosphère, au même titre que l'atmosphère, l'océan et la bio-géochimie. 

CMIP5 et CMIP6

Le projet d'intercomparaison des modèles couplés (CMIP pour Coupled model intercomparison project) s'inscrit dans le cadre du programme mondial de recherche sur le climat (WCRP). Il vise à coordonner les simulations climatiques réalisées par différents groupes de recherche, afin de mieux évaluer et comprendre les différences entre modèles climatiques. Il permet, en particulier, de déterminer l'incertitude due à l'imperfection des modèles dans la prédiction du changement climatique à l'œuvre. CMIP5, la 5e phase de ce projet – la plus récente achevée – a associé près de 20 centres de recherche du monde entier et près de 50 modèles climatiques. Les résultats de ces simulations sont pris en compte dans l'évaluation de l'état des connaissances sur le climat par le Giec. CMIP6 est actuellement en cours.

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