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Un méga-puits de carbone dans le canyon sous-marin du Congo


Comment le carbone continental migre-t-il dans l'océan ? Une collaboration internationale et pluridisciplinaire, pilotée par le LSCE, apporte une réponse étonnante pour l'Atlantique Sud. Près de 20 % du puits de carbone océanique régional sont concentrés sur un centième de la surface, dans les « lobes » du canyon sous-marin du fleuve Congo.
Publié le 12 novembre 2019

Deux campagnes océanographiques, en février et décembre 2011, ont permis, pour la première fois, d'explorer en profondeur les lobes du canyon sous-marin du fleuve Congo. Cette structure sous-marine gigantesque prend naissance dans l'estuaire du fleuve Congo et se ramifie dans les abysses, à 5.000 mètres de fond et à près de 800 km des côtes. Ce canyon draine une partie importante des apports particulaires du fleuve.

Les premières observations réalisées à l'aide d'un robot sous-marin de l'Ifremer ont montré que ces sédiments contiennent de grandes quantités de carbone d'origine organique, comme en atteste la présence de nombreux bivalves vesicomyidae.

Lors de la deuxième campagne, les chercheurs ont pu dresser une cartographie du carbone et de la silice, depuis les apports Congo jusqu'aux lobes terminaux, en s'appuyant sur des techniques de pointe in situ, complétées par des mesures en laboratoire. Cette étude montre qu'environ 20 % du carbone organique exporté par le fleuve sont finalement enfouis dans les lobes. Il est donc nécessaire d'étudier de manière approfondie ces « confettis » hyperactifs pour bien comprendre le cycle du carbone océanique.

Cette collaboration mobilise depuis dix ans des géologues, des géochimistes et des biologistes de l'Ifremer-Brest, de l'Université Pierre et Marie Curie, l'Observatoire océanologique de Banyuls-sur-mer, l'Institut universitaire européen de la mer de Brest, l'Université de Bordeaux, Georgia Institute of Technology à Atlanta (États-Unis) et Hellenic Center for Marine Research (Grèce). 

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