François Jacq s’est adressé de vive voix aux 173 Etats membres de l’AIEA lors de la séance plénière. Il a félicité l’Agence pour avoir assuré la continuité de l’ensemble des activités de son mandat, malgré la crise sanitaire. Il a rappelé que « la maîtrise du nucléaire, qui a été essentielle pour construire la paix, devient aujourd’hui un atout majeur dans la lutte contre le changement climatique ». Présentant les axes d’investissements des 500 M€ du plan de relance en soutien au développement et à l’innovation nucléaires, il a ainsi présenté l’engagement de la France à long terme en faveur de l’énergie nucléaire, inscrite durablement dans sa stratégie énergétique « en vue de bâtir un mix électrique diversifié et résilient ».
Dans le contexte préoccupant du non-respect par l’Iran de ses engagements nucléaires, l’administrateur général a insisté sur l’attachement de la France à la mise en œuvre du système de garanties de l’AIEA, élément fondamental du régime de non-prolifération établi par le Traité de Non-Prolifération.
Au cours de cette conférence, François Jacq a mené une série d’entretiens bilatéraux avec ses homologues des pays particulièrement investis dans l’utilisation et le développement des technologies nucléaires. Des échanges se sont tenus avec le secrétaire d’Etat du ministère en charge des politiques énergétiques de l’Allemagne. Il s’est également entretenu avec les chefs des délégations de l’Union Européenne, de la Russie, de l’Inde, du Japon. L’administrateur général a rencontré le Directeur général de l’AIEA, Rafaël Grossi, ainsi que Lydie Evrard, compatriote et première femme nommée, il y a 6 mois, Directrice générale adjointe chargée de la sûreté et de la sécurité nucléaires à l’AIEA. Ces entretiens bilatéraux se poursuivent, en visioconférence ce mercredi, avec l’Estonie et l’Arabie Saoudite.
François Jacq a assisté par ailleurs à l’ouverture du Forum Scientifique intitulé "Preparing for Zoonotic Outbreaks: the Role of Nuclear Science", forum qui s’inscrit dans la continuité de l’implication de l’Agence en matière de lutte et de prévention des zoonoses.
En effet, très rapidement en réponse à la crise
sanitaire du Covid-19, le Directeur général a positionné l’Agence en
tant qu’acteur international, mettant notamment à disposition des Etats
membres des kits de détection du virus. L’AIEA a ensuite proposé un
programme ambitieux nommé ZODIAC (Zoonotic Disease Integrated Action),
que la France soutient pleinement et qui a œuvré pour établir des
synergies entre ZODIAC et l’initiative internationale PREZODE
(Preventing ZOonotic Disease Emergence) coordonnée avec les
organisations de l’Alliance tripartite (OMS, FAO et OIE), la Banque
Mondiale et donc l’AIEA, afin d’assurer la complémentarité des travaux
sur la prévention des zoonoses. Lors de ce forum scientifique sont
intervenus le Représentant Permanent de la France à Vienne pour
mentionner notamment le soutien de la France à ZODIAC, ainsi que Pierre
Dussort (INRAE), coordonnateur PREZODE et Serge Morand (CNRS/IRD/CIRAD).
En marge du forum a eu lieu la signature d’une lettre d’intention
scellant le partenariat des initiatives ZODIAC et PREZODE.
Des événements virtuels
Au cours de cette semaine de conférence générale se tiennent de nombreux événements parmi lesquels 3 « side-events » proposés par les partenaires français, sous forme virtuelle, et intitulés :
- "French nuclear technologies : the way to low-carbon electricity", EDF y présentant son offre de compétences en matière de développement de programme électronucléaire et de réacteurs ;
- "A focus on the French HLW-ILW deep geological repository - Project CIGEO", ANDRA valorisant son expertise acquise ces 30 dernières années, en matière de gestion et d’entreposage des déchets radioactifs et présentera le projet CIGEO ;
- "French innovative solutions for management of waste up to disposal", ORANO exposant l’ensemble des technologies maitrisées et disponibles pour le stockage des déchets.
Enfin, une cérémonie, présidée par le Directeur général adjoint en charge de l’énergie nucléaire Mikhail Chudakov, a été organisée en présence de Jean-Louis Falconi, pour officialiser la re-désignation du CEA, en partenariat avec l’IRSN, comme centre international ICERR de l’AIEA de promotion de l’utilisation des réacteurs de recherche. Ce nouvel ICERR accueille les réacteurs expérimentaux RJH et CABRI, ainsi que deux laboratoires chauds à Cadarache ainsi que la plateforme MADERE, et les ouvrira aux Etats membres de l’AIEA par des accords de coopération.
Une conférence générale 2021 qui offre donc, en mode hybride, à Vienne et en distanciel, une tribune internationale et une réelle opportunité de valoriser l’expérience, les compétences et les savoir-faire de l’ensemble des acteurs de la filière française, dans tous les domaines des usages pacifiques des technologies nucléaires.