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Quel vent fera-t-il dans les prochaines décennies ?


​Selon une étude internationale impliquant le LSCE, un retournement de tendance du potentiel éolien terrestre a été observé en 2010. Sa corrélation à des mécanismes climatiques bien identifiés laisse entrevoir la possibilité d'optimiser la production éolienne à l'échelle de la durée de vie des installations.
Publié le 19 novembre 2019

L'énergie éolienne est une alternative aux hydrocarbures en plein essor. Fin 2018, la capacité éolienne mondiale atteignait 597 GW, couvrant près de 6% de la demande d'électricité. Cette production, qui varie comme le cube de la vitesse du vent, est cependant pénalisée depuis les années 1980 par une réduction de la vitesse moyenne du vent de surface, appelée « accalmie éolienne globale ».

En s'appuyant sur des données provenant de stations éoliennes du monde entier, les chercheurs montrent que la tendance s'est inversée en 2010.      Les vitesses des vents sont revenues au niveau de 1980 en huit ans à peine, avec un taux de croissance trois fois supérieur au ralentissement observé avant 2010. L'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie sont les régions où la reprise a été la plus marquée.

Après avoir éliminé les facteurs liés à la végétation et à l'urbanisation, les chercheurs attribuent désormais ces variations à des mécanismes climatiques et plus particulièrement, aux forces motrices associées à la variabilité décennale des circulations océaniques et atmosphériques, à grande échelle. Selon leurs travaux, l' « Oscillation décennale du Pacifique », l' « Oscillation de l'Atlantique Nord » (ONA) et l' « Indice de l'Atlantique Nord tropical » expliquent dans une large mesure à la fois l'accalmie éolienne globale et l'inversion de tendance récente.

Les changements de vitesse du vent ont eu et auront donc un impact énorme sur l'industrie éolienne.

En effet, l'embellie entre 2010 et 2017 a entraîné une augmentation du potentiel éolien de 17% dans le monde et de 2,5% aux États-Unis. Ce point démontre que la vitesse du vent joue un rôle au moins aussi important que les innovations technologiques, longtemps considérées comme le seul facteur contribuant à l'augmentation de la production éolienne.

Si la tendance actuelle persiste à moyen terme, la production éolienne augmentera mécaniquement de 3% par décennie.

Cette approche nouvelle ouvre la voie à une planification à long terme de l'industrie éolienne mondiale.

Dans cette collaboration menée par l'Université de Princeton (États-Unis) et impliquant de nombreux partenaires chinois et européens, les chercheurs du LSCE (CNRS/CEA/UVSQ) ont participé à l'interprétation des données pour les différents jeux de données globaux sur les vents. 

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