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Décryptage - L'oeil de l'expert / Spécial PFUE

L’Europe, dimension plus que jamais clé pour les enjeux du CEA


​Participation aux programmes de financement, contributions aux politiques publiques par ses expertises scientifiques et développement de partenariats structurants : le CEA a renforcé sa stratégie européenne ces dernières années, avec comme ligne de conduite, la coopération. Bertrand Bouchet, directeur délégué aux affaires européennes au CEA, revient sur le positionnement européen du CEA et apporte son regard sur la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Publié le 25 février 2022

​Comment définiriez-vous la stratégie européenne du CEA ?

La stratégie européenne du CEA part de l’idée que l’Europe est aujourd’hui l’échelle pertinente de résolution des défis qui se présentent à nous, qu’il s’agisse des grandes transitions énergétique, climatique ou numérique, de notre capacité d’anticiper et de réponse aux crises, ou encore de l’ambition industrielle. Pour réaliser ses missions au service de la nation, le CEA doit dès lors être résolument engagé et peser en Europe.

Cette ambition s’articule autour de 3 grands objectifs :

  • l’obtention de financements européens pour nos projets de recherche,
  • la contribution aux politiques publiques de l’Union européenne dans nos domaines de compétences, adossée à l’expertise scientifique et technologique de l’organisme,
  • le développement de partenariats structurants sur nos thématiques.

Parce que nous candidatons dans le cadre de nombreux appels à projets européens, nous bénéficions des outils de financements qu’offre l’Union européenne, en particulier sur la recherche avec le programme cadre pour la recherche et l’innovation, Horizon 2020, devenu Horizon Europe. C’est un objectif clé car ces outils nous permettent d’obtenir des ressources pour faire avancer les recherches sur nos différents domaines d’activités, mais également pour s’insérer dans des réseaux, travailler avec nos partenaires européens et accroître la visibilité de nos actions et réalisations.

Depuis quelques années, nous avons renforcé notre contribution à l’ensemble des débats et à la création de politiques publiques de l’Union européenne sur tous les sujets qui nous animent : énergie, santé, politique industrielle... Ces sujets sont des priorités très fortes de l’Union européenne dont les politiques vont impacter les stratégies des États et des acteurs, y compris les organismes de recherche, et notamment le CEA. Compte tenu des compétences clés du CEA sur ces sujets, nous avons la capacité, et dès lors une certaine responsabilité, à apporter un éclairage basé sur notre expertise, pour la définition et la mise en œuvre de ces politiques. Nous cherchons ainsi à produire des avis et participer à la réflexion européenne avec les institutions de l’UE comme la Commission, le Conseil et le Parlement, mais aussi avec nos ministères de tutelle.

Troisième pilier de notre stratégie européenne : construire et pérenniser des partenariats structurants avec nos homologues en Europe, en particulier avec les organismes de recherche technologique européens (RTO - Fraunhofer en Allemagne, VTT en Finlande, TNO aux Pays-Bays…). Au-delà de la coopération ponctuelle dans des projets, nous avons souhaité fédérer des établissements de recherche dans le cadre de rapprochement stratégique afin d’établir des feuilles de route communes sur de grands sujets.

Quels sont les résultats du CEA de cette stratégie européenne ?

Le CEA, 2e bénéficiaire des financements européensEn matière de financement européen de projets de recherche, nous sommes le second bénéficiaire du programme-cadre Horizon 2020 avec plus de 750 projets financés au cours des sept dernières années. C’est le résultat d’une forte mobilisation des équipes du CEA, qui déposent près de 500 projets par an sur de nombreux sujets ouverts par le programme-cadre. Cette multidisciplinarité est d’ailleurs une des spécificités du CEA, de la recherche la plus fondamentale à la plus appliquée.


Nous avons également développé un vrai savoir-faire sur la qualité des dossiers en réponse aux appels à projets proposés par l’Union européenne avec un taux de succès de 23 %. Ce qui représente plus du double de la moyenne du taux de succès européen ! Cela atteste de la qualité scientifique des équipes, de l’impact réel des projets proposés, de la professionnalisation du montage et du suivi de ces projets.

Concernant notre contribution aux institutions de l’UE, nous avons apporté depuis plus de deux ans un certain nombre d’analyses sur les grands dossiers à l’agenda de ces institutions :  hydrogène, plan de relance post-Covid, propriété intellectuelle… qui sont d’ailleurs publiques et disponibles sur le site internet du CEA.

Enfin, pour ce qui est des partenariats développés, nous pouvons citer comme belle concrétisation, le projet de Chips Act européen présenté en février 2022.  Ce plan européen pour les semi-conducteurs s’appuie notamment sur le rôle clef reconnu aux RTO pour assurer le leadership technologique de l’Europe et soutenir la filière industrielle, et en particulier sur la collaboration entre les organismes de recherche allemand (Fraunhofer), belge (Imec) et français (CEA). Par ailleurs, dans le calcul haute-performance, nous avons initié avec l’Université allemande de Jülich un rapprochement qui se matérialise par la création d’un laboratoire commun virtuel.

Comment se matérialisent ces actions
européennes ?

La coopération est le maître mot des actions européennes du CEA. Nous réalisons ce travail de participation au débat public bruxellois via différentes associations et notamment EARTO, au sein de laquelle nous partageons nos visions communes entre organismes de recherche technologiques européens.
De plus, le CEA est membre, depuis plus de 30 ans, du Club des organismes français de recherche associés, le CLORA, devenu la Maison Irène et Frédéric Joliot-Curie depuis le 1er janvier 2022. Cette Maison est avant tout un lieu de travail qui rassemble les organismes de recherche français et leur permet de collaborer ensemble, mais c’est aussi un lieu d’accueil qui permet à ses membres d’avoir une interface directe avec leurs partenaires et les acteurs bruxellois.

Par ailleurs, depuis avril 2021, nous avons voulu renforcer la présence du CEA à Bruxelles avec la création d’un bureau de représentation permettant de diffuser nos positions basées sur des éléments scientifiques auprès des différents interlocuteurs européens. L’un des enjeux de cette présence renforcée est également de faire mieux connaître les compétences et le rôle du CEA dans les domaines non nucléaires, auquel il reste encore principalement assimilé hors des cercles de spécialistes.

Qu’est-ce que vous attendez de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) pour la recherche et plus spécifiquement pour le CEA ?

La présidence du Conseil de l'Union européenne est une période de six mois qui permet à l’État concerné de maîtriser l’agenda des réunions entre États membres. Le succès d’une présidence se mesure finalement dans la capacité de l’État à faire aboutir des textes en négociation au Conseil. À côté de cela, la présidence est l’occasion de pousser les sujets prioritaires pour le pays dans un programme de manifestations : sommets entre chefs d’États, réunions d’intérêts ou encore événements mis en place par les acteurs publics sur les sujets de la présidence.

Nous sommes notamment engagés au CEA dans cette PFUE en organisant et/ou en contribuant à des événements sur des thématiques en lien avec nos enjeux que sont les transitions énergétique et numérique, et qui se trouvent figurer parmi les priorités politiques les plus importantes de l’UE. Tous ces événements sont organisés avec des partenaires, à l’image de cet état d’esprit collectif qui doit se jouer au niveau européen. Car l’Europe c’est d’abord travailler ensemble, créer des consensus.

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