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Nom de code : Rapsodie - La mélodie rapide qui a révolutionné le nucléaire français


​Photographe avant-gardiste, Pierre Jahan a posé un regard unique sur les débuts du CEA, entre art et technique. 

Il inspire notre nouvelle série « Nom de code : Réacteurs nucléaires »,​ avec pour quatrième épisode de cette série : Rapsodie.​


Publié le 28 novembre 2025

​À la fin des années 50, la France s’engageait déjà dans le programme des réacteurs UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz). 

Mais pour aller plus loin dans la gestion des matières nucléaires, un nouveau défi émerge : développer des réacteurs à neutrons rapides capables de brûler presque toute la ressource uranium et de recycler efficacement les combustibles usés, réduisant ainsi les besoins en uranium et la production de déchets.

C’est en 1958 que voit le jour un avant-projet de réacteur expérimental surgénérateur. 

​Il est baptisé Rapsodie par Georges Vendryes, « père » du programme français des réacteurs rapides, « en raison des vertus musicales de ce nom, qui associe les neutrons rapides au sodium ». Pour ce réacteur, le fluide retenu est le sodium. Le choix du combustible se portera, fin 1962, sur l’oxyde mixte d’uranium et de plutonium. 

 

Vue générale du réacteur Rapsodie. Photo prise en mars 1966 © P. Jahan


Entre 1962 et 1966, le chantier du réacteur Rapsodie prend vie sur le centre CEA de Cadarache. En 1967, Rapsodie devient le premier réacteur à neutrons rapides expérimental français à fonctionner. 

 

Fouille du réacteur avec les murs de soutainement (premier plan). Photo prise en mars 1963 © P.Jahan



Il ne produit pas d’électricité mais a pour missions de :

  • Tester les combustibles des réacteurs à neutrons rapides

  • ​Apporter, par son fonctionnement, une expérience technologique précieuse pour les réalisations futures : Phénix, puis Superphénix.

 

Hall des essais de Rapsodie - circuit de sodium 1MW. Photo prise en octobre 1961 © P.Jahan



 

Tableau de commande de la salle de contrôle du réacteur Rapsodie. Photo prise en avril 1967 © P.Jahan



De 1967 à son arrêt définitif en 1983, Rapsodie a mené de nombreuses expériences d’irradiation, explorant notamment la résistance des aciers de gainage et même la fusion contrôlée de certains combustibles, des tests décisifs pour la filière de réacteurs à neutrons rapides française.

 Aujourd’hui, les opérations de démantèlement et d’assainissement sont en cours, mais l’héritage de Rapsodie reste intact : un pilier fondateur qui a ouvert la voie à l’essor des réacteurs à neutrons rapides.


 Le saviez-vous ? 

Au-delà de nos frontières, Rapsodie a inspiré le Fast Breeder Test Reactor (FBTR) en Inde, qui a divergé en 1985, en grande partie basé sur son design.


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