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Des nanoparticules pour lutter contre le sida


​Le CEA, en collaboration avec l'Inserm, a mis au point une approche vaccinale contre le VIH, basée sur un système de délivrance inédit, les nanoparticules lipidiques Lipidots. Ces dernières transportent et délivrent la protéine virale, p24, antigène essentiel dans les vaccins contre le VIH, combinée à un agent immunostimulant le CpG. Ce système renforce la réponse immunitaire à la protéine et donc possiblement l’efficacité d’un futur vaccin utilisant cette technologie.

Publié le 27 février 2019
D’après les statistiques de l’organisation ONUSIDA, depuis la découverte des premiers cas de VIH il y a plus de 35 ans, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions sont décédées du virus1. Le CEA s’implique dans la recherche et le développement d’approches thérapeutiques et préventives des maladies infectieuses, dont le sida.

Transporter le médicament dans le corps au plus près des cellules à soigner

En 2006, dans le cadre d’une collaboration avec le CNRS, le CEA-Leti, centre de recherche et technologie spécialisé dans les micro et nanotechnologies du CEA, a mis au point les Lipidots, des nanoparticules à base d'huile et de cire, qui permettent de rendre injectables des médicaments qui ne le sont pas par des moyens conventionnels. Encapsulé dans des Lipidots, le médicament est mieux protégé et n’est délivré que lorsqu'il atteint la cellulle à soigner. L’efficacité du soin est plus grande et les effets secondaires moins importants. 

Des réponses immunitaires renforcées

Jusqu’à présent, les vaccins à base de protéine p24 ont fait preuve d’une efficacité limitée en raison d’une réponse immunitaire insuffisante à cet antigène chez les patients atteints du VIH. En effet, « malgré les efforts considérables de la communauté scientifique pour mettre au point des vaccins contre le VIH, le virus continue d'infecter des personnes chaque jour, explique Fabrice Navarro, responsable du Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti. Les vaccins expérimentaux font face à des obstacles immunologiques qui ne peuvent être surmontés qu'en introduisant des innovations dans la conception des formulations du vaccin ». 

C’est la nouvelle approche du CEA2, en collaboration avec l’Inserm, qui vise à améliorer la réponse immunitaire contre la protéine p24 du VIH en la chargeant, avec un agent immunostimulant nommé CpG, sur les Lipidots. Cette avancée pourrait constituer la première étape vers un nouveau vaccin contre le VIH, auquel seraient ajoutés des composants supplémentaires du virus. Publiés dans la revue npj Vaccines, les résultats chez les souris et les primates non humains valident cette nouvelle approche. Les Lipidots sont en effet capables de protéger l’antigène et l’agent CpG de l'environnement extracellulaire et de procéder à leur délivrance dans les cellules dendritiques3, présentatrices d’antigènes et médiatrices des réponses immunitaires induites.

Prochaine étape, fixer sur les particules lipidiques d’autres antigènes du virus, en particulier les antigènes issus des glycoprotéines situés dans l’enveloppe virale, c’est-à-dire sur la partie externe du virus.

1 Statistiques mondiales sur le VIH en 2017 d’ONUSIDA
2 Le Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti et l'institut de recherche sur les maladies infectieuses IDMIT
3 Les cellules dendritiques sont des cellules du système immunitaire qui font partie du système réticulohistiocytaire, cellules présentatrices d'antigènes et qui présentent dans certaines conditions, comme leur nom l'indique, des dendrites (des prolongements cytoplasmiques).



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