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Immunité durable lors des essais précliniques d’un candidat vaccin anti-covid unidose et stable à température ambiante


​Une collaboration internationale coordonnée par l’Université d’Harvard et impliquant le CEA, l’Inserm, l’Université Paris-Saclay annonce la réussite des tests précliniques d’AAVCOVID, premier candidat-vaccin contre la Covid-19 basé sur l’utilisation des AAV (« Adeno-associated virus » selon l’appellation internationale). Lors des essais, celui-ci a induit des anticorps et une immunité cellulaire de long terme après une seule injection, assurant une protection quasi-complète contre la réplication du SRAS-CoV-2 dans les modèles expérimentaux. Ces résultats précliniques positifs ouvrent la voie à des essais cliniques. Les résultats sont publiés dans Cell Host & Microbe le 8 septembre 2021. 

Publié le 8 septembre 2021
Les recherches vaccinales pour lutter contre la pandémie mobilisent de nombreux chercheurs à travers le monde et plusieurs pistes sont actuellement à l’étude. De nouvelles technologies sont ainsi testées dans une logique d’optimisation des stratégies vaccinales pour les nouvelles générations de vaccin.

Dans ce cadre, une équipe internationale coordonnée par l’Université d’Harvard et impliquant des chercheurs du CEA, de l’Inserm et de l’Université Paris-Saclay vient de publier les résultats précliniques menés avec un premier candidat-vaccin, baptisé AAVCOVID, reposant sur la technologie des AAV. Cette méthode consiste à utiliser un virus, appartenant à une famille de virus pour lesquels aucune pathologie n’est associée chez l’être humain, comme vecteur pour apporter une fraction d’ADN dans les cellules de l’organisme pour qu’elle y produise les protéines du vaccin SARS-CoV-2. La séquence d’ADN codant ici la protéine Spike, est exprimée directement dans les cellules de l’hôte et entraîne une réponse immunitaire protectrice.

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont analysé deux candidats-vaccins AAVCOVID basés sur la protéine Spike. L’un des deux (AC1) a produit des réponses immunitaires durables sans effets indésirables et en une seule injection dans des modèles de souris et chez les primates non humains. Les chercheurs ont en effet démontré que le vaccin diminue très significativement la réplication virale et atténue très fortement les lésions dans les poumons des animaux infectés par le SARS-CoV2. Le candidat-vaccin a conféré un maintien de l'immunité à des niveaux élevés pendant au moins 11 mois après l’injection d’une dose unique.  Ce vaccin induit des anticorps capables de neutraliser les nouveaux variants, comme le variant Delta, chez les sujets testés, bien que dans une moindre mesure que la souche ancestrale, au même titre que les autres vaccins sur le marché actuellement.

Ces résultats précliniques positifs vont permettre la mise en place prochaine d’essais cliniques dans différentes régions du monde d’ici fin 2021 et début 2022. A long terme, l’équipe de la collaboration internationale prévoit d’adapter ces vaccins à d’autres enjeux dans la lutte contre les maladies infectieuses, comme des pathogènes émergents ou le VIH.

AAV, une technologie déjà maîtrisée
La technologie AAV fait partie des thérapies géniques déjà bien utilisées dans le monde de la santé. La disponibilité d’installations de production pourrait ainsi faciliter la fabrication rapide à large échelle de vaccins AAV par l’industrie pharmaceutique. Du fait de sa stabilité à température ambiante pendant au moins un mois (jusqu’à trois mois à des températures plus froides), ce type de vaccin pourrait par ailleurs être plus facilement distribuable.

Financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, cette étude a été coordonnée par une équipe du Mass Eye and Ear de l’université d’Harvard. Les équipes françaises font partie du département IDMIT de l’Institut de Biologie François Jacob du CEA. IDMIT est une structure développée en partenariat avec l’Inserm et l’Université Paris-Saclay (unité mixte de recherche). Parmi ses missions, IDMIT coordonne l’infrastructure nationale du même nom, impliquant plusieurs partenaires externes comme l’Institut Pasteur et la société Oncodesign. Le département est consacré à la recherche sur les maladies infectieuses humaines et réunit en un seul lieu, des expertises très spécialisées et des laboratoires de haute sécurité spécifiques et un ensemble d’équipements de pointe, dont certains sont sans équivalent en Europe, pour étudier le système immunitaire, les infections et les effets des traitements, depuis l’échelle moléculaire et cellulaire à la visualisation de la dynamique des mécanismes biologiques dans l’organisme entier. 

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