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DECRYPTAGE - LES CHIFFRES DE L'EXPERT

14 EPR pour un futur mix énergétique décarboné


​L’an dernier, RTE a présenté dans son rapport plusieurs scénarios énergétiques pour le futur, dont l’un comporte la mise en service de 14 EPR en 2050. Pourquoi 14 EPR ? Quels sont les atouts de ce scénario, notamment pour atteindre l’objectif de neutralité carbone et assurer l’approvisionnement comme l’indépendance énergétique de la France ? Retour avec David Proult, économiste à l’Institut I-Tésé du CEA, sur ce scénario énergétique, alors que le débat public sur les nouveaux réacteurs nucléaires et le projet Penly (76) vient d'être lancé.

Publié le 2 novembre 2022

Pourriez-vous nous en dire plus sur le projet de mise en service de 14 EPR en France à
horizon 2050 ?

Ce projet a pour but de lancer la construction de 6 EPR et d’en mettre 8 à l’étude. Ce qui pourrait porter à 14 le nombre d'EPR mis en service à horizon 2050. Pourquoi 14 ? Parce que c’est ce que la filière nucléaire considère comme réalisable d'ici cette date. La mise en service du premier EPR est envisagée pour 2035. Tout d’abord, il s’agit de mettre en service les deux premiers EPR en 3 ans. Une fois la chaîne industrielle bien rôdée et optimisée, le rythme pourra s’accélérer, avec un EPR mis en service tous les 2 ans. Cela représente un véritable défi industriel à relever, nécessitant la formation et le recrutement massifs d’ingénieurs spécialisés dans le nucléaire. Avec ainsi des perspectives d’emploi à la clé. 

Vidéo14 EPR pour un futur mix énergétique décarboné

Quels sont les bénéfices de ces 14 EPR ?

L’an dernier, RTE, gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français, a publié son rapport, « Futurs énergétiques 2050 », proposant plusieurs scénarios énergétiques à base d’électricité bas-carbone, visant à atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050. L’un des enseignements de ce rapport est la pertinence économique des scénarios comprenant de nouveaux réacteurs nucléaires. Dont le scénario N2 avec la mise en service de 14 EPR, qui pourrait être, pour RTE, plus économe de 10 milliards par an que les autres scénarios. 

Toujours dans cet objectif de neutralité carbone, ces 14 EPR pourront de plus soutenir la montée en puissance de la part de consommation électrique visant à se substituer aux énergies fossiles. Ils pourront également être en mesure de remplacer une partie des réacteurs du parc actuel atteignant actuellement les 40 ans d’exploitation. Et assurer par ailleurs l’approvisionnement et l’indépendance énergétique de la France. Les EPR permettront ainsi de produire 20 % des 40 % de nucléaire compris dans le mix énergétique du scénario N2. 

Le CEA mène des actions de R&D pour répondre aux besoins génériques des réacteurs à eau pressurisée du parc actuel d’EDF, qui seront utiles pour l’élaboration des EPR. Il développe aussi des modélisations et des schémas de calcul physique du cœur des EPR qui permettront de réaliser des simulations au meilleur niveau de précision des différentes phases de démarrage et de fonctionnement de ces nouveaux réacteurs.


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