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Huntington : nouveaux éclairages sur le striatum


​Le striatum est la région cérébrale principalement touchée dans la maladie de Huntington. Une équipe du CEA-I2BM en collaboration avec le CEA-IBITECS a découvert des protéines et des ARN reliés à la vulnérabilité de cette partie du cerveau.

Publié le 13 mars 2015

La maladie de Huntington résulte d’une dégénérescence des neurones du striatum, une région du cerveau impliquée dans le contrôle des mouvements et de la cognition. Cette pathologie d’origine génétique ne dispose d’aucun traitement curatif. Les patients présentent une altération progressive et irrémédiable des fonctions motrices (démarche instable, tics, mouvements saccadés1) et de certaines fonctions cognitives (troubles de la mémoire, repli sur soi, agressivité1). Les scientifiques savent depuis quelques années que cette maladie est reliée à la présence d’une forme altérée de la protéine huntingtine (mHtt), connue pour son rôle dans la mort des neurones. Cependant, cette protéine est présente, non seulement dans le striatum, siège de la maladie de Huntington, mais aussi dans l’ensemble du cerveau. D’autres acteurs sont donc à l’œuvre, notamment des gènes préférentiellement exprimés dans le striatum.

Certains d’entre eux ont été nouvellement identifiés par des chercheurs du CEA-I2BM en collaboration avec le CEA-IBITECS. Pour connaitre leurs fonctions dans le développement de la pathologie, les biologistes ont analysé les produits de leur transcription en ARN et de leur traduction en protéine. Ils ont ainsi montré que la baisse de l’expression de l’ARN Abhd11os rend les neurones du striatum plus vulnérables devant la protéine mHtt. Aussi, les biologistes ont découvert que la faible expression de Crym, une protéine régulant le transport des hormones thyroïdiennes, diminue la protection de ces neurones vis-à-vis de mHtt. « La dégénérescence du striatum serait donc liée à la dérégulation des hormones thyroïdiennes et au métabolisme énergétique », souligne Emmanuel Brouillet, chef de laboratoire au CEA-I2BM.
Les chercheurs ont analysé encore beaucoup d’éléments : certains ARN2 semblent accroître la vulnérabilité du striatum tandis que d’autres3 , au contraire, semblent le protéger. Ces découvertes révèlent la complexité des processus physiopathologiques aboutissant à la dégénérescence des neurones et offrent de nouvelles pistes thérapeutiques.

 Image en couleurs artificielles montrant dans un neurone du striatum  la protéine Crym sur-exprimée à l’aide d’un vecteur lentiviral portant la séquence codante du gène CRYM . Crédits :  Emmanuel Brouillet et Laurie Galvan

  1. Symptômes non exhaustifs
  2. Par exemple : D2-R, D1-R, CalDAG-GEFI, RGS2, Rhes, DGK
  3. Par exemple : BCL11, FOXP1, MSK-1, ADORA-2, CNR1

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