Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Paludisme : les faux semblants de l’artémisinine

Résultat scientifique | Maladies infectieuses | Pharmacologie

Paludisme : les faux semblants de l’artémisinine


​​​Le mode d'action d'un des médicaments les plus efficaces pour combattre le paludisme, l'artémisinine, est remis en question par des résultats de l'I2BC1: la cible de l'artémisinine n'est pas celle que l'on croit ! Ces travaux devraient donner une nouvelle orientation aux recherches.

Publié le 11 janvier 2016
En 2013, le paludisme a causé un demi-million de décès pour environ 200 millions de cas, avec pour foyer principal l’Afrique, qui subit 90 % des décès. Aujourd’hui, l’un des médicaments les plus efficaces pour combattre le paludisme est l’artémisinine, issue d’une plante de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Toutefois, des foyers de parasites résistants apparaissent, ce qui pose la question du mode d’action de cette molécule.

ArtémisinineDe précédentes publications, notamment dans la revue Nature, avancent comme hypothèse que  l’artémisinine conduit à la mort du parasite en inhibant sa protéine ATPase-Ca2+. Cette protéine est essentielle au parasite car elle permet le transport du calcium, messager de l’information cellulaire. Ces ​publications ont entraîné un grand nombre d’études, en particulier des séquençages de génomes du parasite dans les régions confrontées à des foyers de résistance. Des scientifiques de l’I2BC, en collaboration avec une équipe danoise (Pumpkin, Université d’Aarhus), ont étudié son action dans deux modèles, la levure d’une part, et les ovocytes de la grenouille Xénope d’autre part. Ils n’ont pas observé d’effet sur l’activité de l’ATPase-Ca2+ dans l’un ou l’autre de ces modèles. 

Ces résultats, combinés à des études récemment publiées qui proposent une autre piste quant à la protéine cible de l’artémisinine, devraient réorienter les recherches sur la résistance à cette molécule et les moyens de lutter contre le paludisme.


  1.  ​​Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (Université Paris-Sud/CNRS/CEA)​

Haut de page

Haut de page