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L’apnée sportive, une hypoxie sous contrôle… sans effet sur la mémoire épisodique


Une équipe de chercheurs de l’unité InDev (NeuroSpin, CEA-Joliot et NeuroDiderot, Université Paris Cité) démontre que la pratique régulière de l’apnée sportive, qui induit une hypoxie volontaire, n’entraîne pas de modification anatomique de l’hippocampe ni de dégradation de la mémoire épisodique. Ces résultats, publiés dans le Journal of Integrative Neuroscience, suggèrent que le cerveau humain s’adapte sans dommage à cette privation temporaire d’oxygène avec un entrainement progressif au cours d’une saison sportive de plusieurs mois.​

Publié le 2 décembre 2025

​L'hypoxie accidentelle est connue pour ses effets délétères sur le cerveau, en particulier sur les sous-régions de l'hippocampe, qui jouent un rôle crucial dans la mémoire épisodique et qui sont très sensibles au manque d'oxygène.

Au cours de leur saison d'entrainement, les plongeurs en apnée sportive soumettent régulièrement leur cerveau à une hypoxie volontaire intermittente et répétée. Ils constituent donc naturellement des modèles idéaux pour étudier les effets d'une hypoxie volontaire sur le cerveau, notamment pour savoir s'il y a une induction de changements anatomiques qui pourraient entrainer des déficits de mémoire importants.

L'équipe de Marion Noulhiane (équipe InDev à UNIACT / NeuroSpin et NeuroDiderot) a mené une étude comparative impliquant dix-sept apnéistes de sexe masculin et 20 athlètes non apnéistes. Les apnéistes se sont entrainés pendant 7 mois. Le volume des sous-régions de l'hippocampe a été déterminée par IRM à 3T (plateforme de NeuroSpin) au moyen du logiciel HSF© Hippocampal Segmentation Factory développé dans l'équipe. La capacité de mémoire épisodique a été évaluée par un test de séparation de profils également mis au point dans l'équipe pour impliquer sélectivement les sous régions de l'hippocampe.

Leur étude publiée dans Journal of Integrative Neuroscience met en évidence des résultats comparables entre les deux groupes, que ce soit du point de vue des volumes des sous-régions de l'hippocampe et des performances mnésiques, tant avant qu'après la période d'entrainement.

Cette étude apporte un éclairage nouveau sur la capacité d'adaptation du cerveau face à des épisodes répétées d'hypoxie contrôlée. Elle ouvre la voie à de possibles applications thérapeutiques pour des conditions impliquant un dysfonctionnement de l'hippocampe. Les recherches menées à NeuroSpin poursuivent l'étude de cette résilience hippocampique en explorant les mécanismes d'adaptation métabolique et fonctionnelle à l'œuvre dans ce contexte.

Con​​tact Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot :

Marion Noulh​iane (marion.noulhiane@parisdescartes.fr​) 




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