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Comment le parasite de la toxoplasmose détourne la machinerie des cellules


Confiné au sein d'une vacuole protectrice, l'agent de la toxoplasmose est capable de prendre les rênes d’une cellule sans s'exposer au moindre danger. Des équipes du CNRS, du CEA-IBEB et de l’INSERM ont identifié une protéine secrétée par le parasite lui permettant de prospérer via le contrôle à distance de la division de sa cellule hôte.​

Publié le 24 avril 2013

Toxoplasma gondii est l'agent responsable de la toxoplasmose, une infection quasiment asymptomatique chez les personnes immunocompétentes mais qui peut se manifester1 chez les individus dont le système immunitaire est affaibli ou immature. Après avoir pénétré la cellule, Toxoplasma gondii crée une vacuole protectrice dans laquelle il se niche. Tout en le protégeant des défenses de la cellule hôte, cette vacuole lui permet de créer un environnement singulier et propice à sa multiplication. Pendant toute la durée du cycle infectieux, il secrète également des protéines pour détourner à son avantage des fonctions cellulaires essentielles.

Les chercheurs ont identifié l’une de ces protéines. Appelée GRA16, cette protéine parasitaire a la propriété inédite de traverser la membrane de la vacuole vers le centre de commandement de la régulation de l'expression génique, à savoir le noyau de la cellule. Là, elle entre en interaction avec une enzyme, la déubiquitinase HAUSP, pour augmenter l'expression du gène p53, qui pilote la division cellulaire. Les chercheurs ont ainsi montré que la protéine GRA16, sécrétée par Toxoplasma gondii, prolonge indirectement la vie de la cellule et permet ainsi au parasite de continuer à se multiplier à l’abri, au sein de son hôte.

Ainsi, bien que le processus invasif de Toxoplasma gondii soit particulièrement discret, sa présence bouleverse le fonctionnement de la cellule hôte. Ces travaux apportent pour la première fois la preuve que la vacuole protectrice peut-être traversée par une protéine soluble du parasite. Ils ouvrent également la voie à la découverte de l'arsenal d'effecteurs parasitaires secrétés dans la cellule infectée, permettant vraisemblablement la survie du parasite et de la cellule qui l'abrite.


  1. ​Par de la fièvre, des douleurs musculaires, des maux de gorge, une augmentation du volume de la rate et du foie, une diarrhée, de l’anémie, etc.

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