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Pandoravirus : le chaînon manquant entre le monde viral et le monde cellulaire


Des chercheurs du CNRS/Université Aix-Marseille, associés au CEA-IRTSV, à Grenoble, viennent de découvrir deux virus géants dont le nombre de gènes rivalise avec celui de certains microorganismes cellulaires eucaryotes1. ​

Publié le 19 juillet 2013

​Après Mimivirus, découvert il y a 10 ans, et plus récemment Megavirus chilensis, les chercheurs pensaient avoir touché la limite ultime du monde viral en termes de taille et de complexité génétique. Ils annoncent aujourd’hui la découverte de deux nouveaux virus géants :

  • Pandoravirus salinus, sur les côtes chiliennes
  • Pandoravirus dulcis, dans une mare d'eau douce à Melbourne (Australie)

L’analyse détaillée de ces deux premiers Pandoravirus révèle qu’ils n'ont quasiment aucun point communavec les virus géants précédemment caractérisés. De plus, seul un infime pourcentage (6%) des protéines codées par les 2 500 gènes de Pandoravirus salinus ressemble à des protéines déjà répertoriées dans les autres virus ou les organismes cellulaires. Avec un génome de cette taille, Pandoravirus salinus vient démontrer que la complexité des virus peut dépasser celle de certaines cellules eucaryotes . Malgré toutes leurs propriétés originales, les Pandoravirus conservent les caractéristiques essentielles du monde viral : absence de ribosome, de production d'énergie et de division.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
Pandoravirus salinus (©  IGS CNRS-AMU)

 

Dans ce contexte de nouveauté absolue, l’analyse du protéome de Pandoravirus salinus a permis de montrer que les protéines qui le constituent sont bien celles prédites à partir de la séquence du génome du virus. Les Pandoravirus utilisent donc le code génétique universel, code commun à tous les organismes vivants sur notre planète.

La découverte qui a été réalisée comble définitivement une discontinuité entre le monde viral et le monde cellulaire, discontinuité qui a été érigée en dogme depuis les fondements de la virologie moderne dans les années 1950. Elle suggère également que l'émergence de la vie cellulaire a pu s'accompagner d'une diversité beaucoup plus foisonnante de formes pré-cellulaires que celles envisagées classiquement, ce nouveau type de virus géant étant quasiment sans homologie avec les trois domaines du vivant reconnus : eucaryotes, eubactéries et archébactéries.


  1. Les eucaryotes sont constitués de cellules pourvues d’un noyau entouré par une membrane et dont l’ADN est porté par les chromosomes. Ils s’opposent aux procaryotes (bactéries), unicellulaires et dépourvus de noyau.

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