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Nanotubes de carbone: distribution dans l'organisme


​Le rapide succès industriel des nanotubes de carbone pose la question de leur impact sur la santé et l’environnement. Des chercheurs du CEA et du CNRS ont mis au point une méthode de suivi de ces particules dans l’organisme, puis observé leur distribution après une contamination pulmonaire. Cette étude a été publiée dans ACSNano.

Publié le 3 juillet 2014

​Grâce à leurs remarquables propriétés mécaniques et électroniques, les nanotubes de carbone ont très vite quitté le statut de curiosité de laboratoire pour trouver des applications dans des domaines allant des matériaux de structure aux composants électroniques. Cela justifie les études actuelles concernant leur impact sur la santé et sur l’environnement.

 

Certains atomes de carbone ont été remplacés par des isotopes radioactifs


 

Comment se distribuent-ils dans l’organisme après une exposition pulmonaire? Pour le savoir, des chercheurs du CEA (IBITECS et IRAMIS) ont dû mettre au point une nouvelle méthode de marquage de ces particules. Lors de la synthèse de nanotubes, par ailleurs parfaitement comparables à ceux de l’industrie, certains de leurs atomes ont été remplacés par des atomes de 14C, l’isotope radioactif du carbone. Dès lors, il devenait possible de les suivre à la trace dans l’organisme par radio-imagerie classique, mais aussi par microscopie électronique1 après extraction des tissus. En tirant parti d’un très bon marquage radioactif, la méthode, ultrasensible, peut repérer des quantités aussi faibles qu’une vingtaine de nanotubes dans une coupe d’organe.

Des rongeurs modèles ont subi une exposition pulmonaire unique de 20 microgrammes de ces nanotubes marqués. Ce mode opératoire visait à reproduire une inhalation accidentelle, le type de contamination le plus plausible pour des humains, en particulier au cours de la synthèse de nanotubes ou de la fabrication d’objets en contenant. Les rongeurs ont ensuite été examinés à intervalles réguliers pendant un an. Cette étude a démontré qu’une faible fraction (0,7%) des nanotubes réussit à franchir la barrière pulmonaire (barrière air/sang), se dirigeant en particulier vers le foie, la rate et la moelle osseuse. L’augmentation continue de la quantité de nanotubes retrouvés dans ces organes traduit une absence d’élimination, tout au moins pendant les douze mois du suivi. Bien que non transposables en l’état à l’Homme, ces résultats soulignent l’importance de méthodes de détection ultrasensibles pour évaluer le comportement de nanoparticules dans l’organisme animal.


[1] au Laboratoire de photonique et de nanostructures du CNRS (Marcoussis)

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