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Fièvre de Lassa : un vaccin bientôt à l’essai


Un candidat vaccin contre la fièvre de Lassa, développé et évalué par l'Institut Pasteur, l'Institut Joliot et leurs partenaires, est susceptible d'entrer rapidement en phase d'essais cliniques chez l'Homme.

Publié le 14 octobre 2019

​La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa (LASV). Elle est responsable de plusieurs milliers de décès chaque année dans les pays endémiques d'Afrique de l'Ouest (lire la fiche maladie de Pasteur sur la fièvre de Lassa). Le diagnostic précoce est difficile à établir en raison de premiers symptômes peu spécifiques (fièvre, vomissements, nausées). Il n'existe à ce jour aucun vaccin ni traitement. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé la fièvre de Lassa sur la liste des menaces épidémiques nécessitant une action urgente en recherche et développement. Pour répondre à cet enjeu de santé publique, les chercheurs de l'Institut Pasteur ont donc développé et testé plusieurs vaccins anti LASV. Le but était d'identifier le meilleur vaccin potentiel contre la fièvre de Lassa. Les chercheurs souhaitaient un vaccin protégeant après une seule injection afin de permettre son utilisation dans un contexte épidémique d'urgence.

Ils ont utilisé deux plateformes vaccinales basées sur des virus vivants atténués modifiés pour exprimer des antigènes de LASV : une souche vaccinale recombinante de la rougeole qui a déjà conduit à des essais cliniques très positifs pour le chikungunya, et un virus Mopeia recombinant, proche du virus Lassa mais non pathogène pour l'homme. Les scientifiques ont comparé l'efficacité de ces différents vaccins contre l'infection par LASV dans un modèle animal préclinique. Les vaccins ont été bien tolérés et ont induit une protection contre la fièvre de Lassa après une seule immunisation mais avec différentes efficacités.
 
Une équipe de l'Institut Frédéric-Joliot, chargée d'analyser le sérum des animaux vaccinés par protéomique, a montré, chez ces animaux, une activation du complément et une chute de l'activation cellulaire médiée par les intégrines, détectable dès deux jours post-vaccination. La comparaison des réponses immunes après infection a démontré que la meilleure protection était associée à une induction précoce de l'immunité innée et de l'activation des cellules T de l'immunité. 

Le vaccin le plus efficace, celui basé sur la plateforme vaccinale rougeole exprimant des antigènes de LASV, a récemment été sélectionné par le CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) pour entrer en phase clinique chez l'Homme d'ici la fin de l'année. 

Macrophages humains infectés par l'arenavirus Lassa © Institut Pasteur




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