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Prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe : le « Giec méditerranéen » donne l’alarme !


​Créé en 2015, le réseau indépendant d'experts du climat et de l'environnement en Méditerranée (MedECC ou Mediterranean Experts on Climate and environmental Change) a publié son premier rapport d'évaluation MAR1 (Mediterranean Assessment Report), assorti d'un résumé pour décideurs. Cette publication lui a valu le Prix Nord-Sud 2020 du Conseil de l'Europe. Zoom sur les écosystèmes, chapitre dont un chercheur du LSCE est « lead author ».
Publié le 13 janvier 2021

Bordée de régions densément peuplées, la mer Méditerranée est un bassin semi-fermé et pauvre en éléments nutritifs, qui subit une pression anthropique particulièrement forte.

Depuis le début des années 1980, les températures moyennes de surface ont augmenté sur l'ensemble du bassin de +0,29 à +0,44 °C par décennie – plus fortement dans à l'est, en Adriatique, en Egée, au Levantin et au nord-est de la mer Ionienne – et les vagues de chaleur marines sont devenues plus longues et plus intenses.

Au cours du 21e siècle, les eaux de surface pourraient se réchauffer de 2,7°C à 3,8°C pour le scénario RCP8.5 et de 1°C à 2,1°C pour RCP4.5. Il est probable que les vagues de chaleur marines s'étendront dans l'espace et seront plus longues, plus intenses et plus sévères qu'aujourd'hui.

Du fait qu'elle est plus alcaline et que ses eaux profondes sont plus rapidement ventilées, la Méditerranée peut absorber relativement plus de CO2 d'origine anthropique par unité de surface que le système océanique mondial. Depuis le début du 19e siècle, le pH de ses eaux de surface a diminué de 0,08 unités, à l'image du système océanique mondial, tandis que l'acidification de ses eaux profondes est supérieure à la moyenne globale.

Plusieurs scénarios prévoient une stratification des eaux en couches horizontales, en raison du réchauffement des eaux de surface. Celle-ci réduira les apports nutritifs par mélange vertical, induisant une baisse de la production primaire qui deviendra encore plus sensible aux apports nutritifs externes : par le détroit de Gibraltar pour le bassin occidental et par les rivières pour le bassin oriental.

Les conditions climatiques et biogéochimiques induites par les activités humaines (réchauffement, acidification et pollution de l'eau), auxquels s'ajoutent les pratiques de pêche non-durables, l'invasion d'espèces non-indigènes, menacent la production alimentaire marine. Elles peuvent affecter la répartition des espèces et engendrer, d'ici à 2050, une extinction locale de plus de 20 % des poissons et invertébrés marins, et une perte générale de la biodiversité due à l'altération physiologique et écologique de la plupart des organismes marins.

Il reste possible d'atténuer ces impacts en améliorant la conservation à l'intérieur et au-delà des aires marines protégées, et en recourant à des pratiques de pêche plus durables.

Consulter le rapport.


Le Prix Nord-Sud du Conseil de l'Europe

Ce prix annuel récompense deux personnalités publiques reconnues pour leur profond engagement, leurs réalisations exceptionnelles et l'espoir qu'elles ont suscité dans le domaine de la protection des droits de l'homme, la défense des démocraties pluralistes et partenariat et solidarité Nord-Sud. C'est la première fois qu'il est attribué à des organisations. Parmi les précédents récipiendaires figurent Stéphane Hessel, Kofi Annan, Simone Veil. 

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