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Gaz à effet de serre

Où sont les sources de méthane à Paris ?


​En 2018-2019, des chercheurs du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) ont sillonné la capitale pour mesurer les concentrations atmosphériques en méthane et identifier les sources. Bilan annuel : au moins 190 tonnes de gaz s'échappent chaque année des canalisations du réseau de distribution… mais aussi des égouts et des chaudières résidentielles.
Publié le 7 juillet 2021

Le méthane demeure beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone – environ dix ans contre cent pour le CO2 – mais son pouvoir de réchauffement est 28 fois plus fort. Globalement, près de 360 millions de tonnes de ce gaz à effet de serre sont relâchées chaque année du fait des activités humaines, selon une répartition géographique encore mal connue. Quelle est la part des villes dans ce bilan ?

Des scientifiques du LSCE sont allés sur le terrain, à Paris, pour mesurer les concentrations de CH4. À l'aide d'un appareil embarqué dans une voiture, ils ont enregistré le profil des émissions de méthane au niveau du sol. Ils ont ainsi parcouru, entre septembre 2018 et mars 2019, 700 km de rues et de boulevards et traversé tous les arrondissements de la capitale.

Quand ils détectaient un panache de méthane, ils procédaient à des mesures plus locales à pied, avec un appareil portatif afin de préciser la localisation exacte de la source et à des mesures isotopiques – des variations relatives de carbone 13 et de deutérium – afin d'identifier la nature de la source.

Pas moins de 90 « pics » de méthane ont ainsi été explorés ! Sans surprise, la première source (63 %) est le réseau de distribution de gaz naturel dont les 2000 km de canalisation ne sont pas exempts de fuite. Mais de manière plus surprenante, les égouts contribuent à hauteur de 33 % et les grilles d'aération des bâtiments (via les chaudières ?) à 4%.

Le bilan quantitatif de 190 tonnes par an est très probablement sous-estimé car seulement 30 % des rues parisiennes ont été sondés.

Avec un taux de fuite de 11 % par km de voirie, Paris affiche un score honorable en matière d'émissions de méthane, meilleur que celui de villes comme Boston aux États-Unis qui souffrent de la vétusté de leurs canalisations.

Ces travaux mettent en lumière les contributions souvent négligées dans les inventaires des égouts et des chaudières des bâtiments, suggérant de nouveaux leviers d'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à Paris et en Île-de-France.

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