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Mission archéologique française de Catálan, Uruguay : an I


​Portée par une chercheuse du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ), la mission archéologique française de la ville d'Artigas (au nord de l'Uruguay) étudie la région baignée par le Catalán Chico, dans le bassin du Río de la Plata, pour en savoir plus sur les premiers peuplements de l'Amérique du sud, il y a dix mille ans. 

Publié le 8 novembre 2021

Cette zone a fait l'objet de fouilles archéologiques intermittentes depuis les années 1950, sous l'impulsion d'un précurseur de l'archéologie scientifique en Uruguay (Antonio Taddei). Ce dernier a découvert plusieurs sites qui ont retenu l'attention de la communauté archéologique sud-américaine pendant plusieurs décennies. Ceux-ci témoignent d'une industrie lithique dite de Catalán (Catalanense) remontant à 8.000 ans avant J.-C. qui est au cœur de questionnements sur les premiers peuplements de l'Amérique du Sud méridionale.

À la fin des années 1990, une stratégie régionale d'investigation archéologique a été définie sur un périmètre englobant plus d'une centaine de sites et s'étendant au-delà de la région de Catalán. Elle a permis de repenser le Catalanense à partir de la caractérisation pétrographique (par la science des roches) des matières premières utilisées par les hommes pour fabriquer les objets retrouvés dans les sols. En dépit de cette nouvelle approche, l'archéologie de Catalán souffre de plusieurs faiblesses. Il n'existe toujours pas de colonne stratigraphique intacte permettant d'établir une chronologie fiable. De plus, la fonctionnalité de carrière-atelier n'est pas confirmée pour tous les sites et il reste enfin à comprendre, à l'échelle du territoire, les différentes identités culturelles exprimées archéologiquement.

Pour aller plus loin, la Mission archéologique française d'Artigas a entrepris d'identifier des colonnes stratigraphiques non perturbées depuis 10.000 ans pour y mener des études exhaustives des objets lithiques (incluant leur variabilité spatiale et temporelle), notamment en mettant en œuvre des datations radiométriques (par la mesure de radioéléments).

La première année de fouille de juillet à septembre 2021 a révélé une succession d'occupations humaines. Plusieurs industries lithiques caractéristiques de la région ont ainsi été mises au jour et seront datées par luminescence stimulée optiquement (OSL) et par mesure du carbone 14 (avec le spectromètre de masse par accélérateur ECHoMICADAS).

Les chercheurs ont également mené des explorations sur de nouvelles zones. En se basant sur des similitudes géomorphologiques, ils ont repéré plusieurs zones potentielles pour des stratigraphies fiables, toutes attestant de la présence d'industries lithiques : c'est leur nouveau terrain de jeu pour 2022 !

Ces travaux sont financés par le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.



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