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De potentiels gènes clés pour le langage identifiés grâce à l’IRM fonctionnelle


​En utilisant les données de la cohorte UK Biobank (la plus grande en population générale pour l'imagerie cérébrale et la génétique), une collaboration menée par le CEA-Joliot (NeuroSpin) a identifié des gènes impliqués dans la connectivité cérébrale du langage. Des gènes à étudier en priorité pour en savoir plus sur cette faculté complexe.

Publié le 3 mars 2022

Le langage est un trait unique de l'espèce humaine, dont les bases génétiques restent largement inconnues. Des études de cas présentant des troubles du langage ont permis d'identifier des gènes candidats. Cependant, ces gènes ne suffisent pas à éclairer le fonctionnement du langage. À l'instar de la taille ou de l'indice de masse corporelle, il serait plutôt associé à un grand nombre de gènes en interaction les uns avec les autres. Manquant de puissance statistique, les études de cas ne permettent pas de révéler les marqueurs génétiques associés au langage.

Une piste alternative est fournie par l'IRM fonctionnelle de l'état de repos qui donne à voir les réseaux neuronaux associés à différents processus cognitifs, dont le langage.

Les chercheurs ont analysé, chez 32.186 participants de la UK Biobank, l'association entre des variations génétiques et les « connectivités fonctionnelles » au repos de 25 aires cérébrales du langage – identifiées préalablement via une méta-analyse de 129 IRM fonctionnelles de tâches de type « langage ». Pour ce faire, ils ont recherché les corrélations entre les signaux moyens d'IRM fonctionnelle au repos des aires cérébrales impliquées dans le langage et en ont trouvé 300. Parmi celles-ci, 142 se sont avérées génétiquement transmissibles, ce qui a conduit les scientifiques à 20 emplacements chromosomiques associés à des connectivités fonctionnelles.

  • Le gène EPHA3, possiblement impliqué dans la dyspraxie, la dyslexie et les troubles spécifiques du langage, est associé au réseau sémantique fronto-pariéto-temporal.
  •   Le gène THBS1, impliqué dans la synaptogenèse, la prolifération et la différenciation des cellules progénitrices neurales, est associé à l'interaction perceptivo-motrice requise pour le langage.
  •   Le gène PLCE1 joue potentiellement un rôle dans le réseau auditif-moteur fronto-temporal bilatéral.

Sans test cognitif ni IRM fonctionnelle de tâche orientée langage, les chercheurs ont ainsi mis en évidence de potentiels gènes clés, liés au langage, qui pourraient apporter de nouvelles perspectives sur la neurobiologie de ce processus complexe.


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