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Granules de vers de terre : une nouvelle archive paléoclimatique, facile à dater !


​Une équipe du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) a participé à des travaux de reconstruction des températures et précipitations pour les continents, à la dernière époque glaciaire, à partir de granules de vers de terre. Une période au cours de laquelle les données sur le climat des continents font particulièrement défaut.

Publié le 5 décembre 2022

Les paléoclimatologues disposent d'informations en abondance sur le climat dans les océans et dans la glace mais ce n'est pas le cas pour les continents. Ils ont donc développé une nouvelle méthode de reconstitution des paramètres du climat sur les continents.

L'emploi de granules de vers de terre afin de reconstituer le climat passé sur les continents est une nouvelle méthode qui avait été initiée par le LSCE et le laboratoire de géographie physique (Université Paris Panthéon Sorbonne, CNRS). Ces granules calcitiques sont particulièrement pratiques puisqu'ils sont porteurs d'informations paléoclimatiques et sont datables.

Secrétés par les vers de terre, ils peuvent en effet être datés précisément grâce à la mesure de carbone 14, en utilisant la désintégration naturelle de l'isotope radioactif du carbone (14C). Puis en analysant les ratios entre les isotopes stables de l'oxygène et du carbone, il est possible de déterminer la température ou les précipitations au moment où les granules se sont formés. Les prélèvements de granules sont particulièrement intéressants dans les dépôts éoliens glaciaires (lœss), qui sont plus volumineux que d'autres couches géologiques pour une même période et, de ce fait, conduisent à une meilleure résolution temporelle.

Cette nouvelle méthode a été mise en œuvre dans la vallée du Rhin dans des lœss datant de 45 000 à 22 000 ans.

Elle montre que le climat y était plus sec qu'aujourd'hui (environ 70% d'humidité en moins) et beaucoup plus froid, avec des températures inférieures de 4 à 11°C tout au long de cette période. Elle met également en évidence que même pendant les rebonds vers des phases moins drastiques de la période glaciaire (interstade), l'amélioration n'était que de 1 à 4°C de plus pour les étés, un écart beaucoup plus faible que ce que ne voient les archives glaciaires pour l'échelle globale. 

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