Vous êtes ici : Accueil > Actualités > L'espoir d'un anticorps contre la transmission du SHIV

Découvertes et avancées | Résultat scientifique | Santé & sciences du vivant | Virus

L'espoir d'un anticorps contre la transmission du SHIV


La transmission du VIH par contact sexuel pourrait bien être prévenue par l’application d’un gel microbiocide. Les chercheurs du CEA-Jacob franchissent un premier pas préclinique dans ce sens, en validant l’efficacité d’un anticorps neutralisant la transmission de cellules infectées par le SHIV.

Publié le 22 novembre 2023

La prévention du VIH-1, autrement connu sous le nom de virus du Sida, est un enjeu majeur de santé publique à l'échelle mondiale tant des millions de nouvelles infections sont signalées chaque année. Or, le développement d'un vaccin demeure complexe en raison de la variabilité du virus et de ses mécanismes d'échappement du système immunitaire. Ce virus se présente en effet sous deux formes dans les fluides corporels : les virions libres et les cellules infectées.

Ces dernières années, l'immunisation passive via des anticorps neutralisants bNAb à large spectre a suscité un vif intérêt pour des actions thérapeutiques ou prophylactiques, au point d'être envisagée comme un candidat idéal à un vaccin contre le VIH-1. Cependant, très peu d'études se sont penchées sur l'efficacité des bNAbs à large spectre dans les cas de transmission via les « cellules infectées », forme du virus qui s'est pourtant avérée la principale voie de contamination par voie vaginale et anale.

La mise en évidence d'une protection significative à l'exposition au SHIV

C'est dans ce contexte que les chercheurs du CEA-Jacob, en collaboration avec l'institut Pasteur et Chimie Paris Tech, se sont intéressés aux effets de cette immunisation passive dans un modèle primate non-humain d'infection au SHIV, virus chimérique associant des gènes du VIH-1 et des gènes du virus de l'immunodéficience simienne. « Nous avons pu mettre en évidence que l'administration par voie muqueuse de l'anticorps bNAb à large spectre « 10-1074 » offrait une protection significative contre l'exposition vaginale répétée aux cellules infectées par SHIV », annonce Mariangela Cavarelli, chercheuse au CEA-Jacob.

En plus de caractériser la concentration en anticorps nécessaire pour assurer une protection optimale, l'étude met également en évidence l'importance du mode d'administration, via notamment un gel microbiocide, et de la formulation de l'anticorps. « C'est pourquoi, il serait intéressant de reproduire ces résultats en testant d'autres anticorps neutralisants, seuls ou en combinaison, afin de garantir une protection à plus large spectre » indique Mariangela Cavarelli.

Ces recherches ouvrent à la voie à la conception d'essais cliniques plus robustes. Et elles suscitent l'espoir d'une avancée significative dans la lutte contre le VIH-1 et l'amélioration de la protection des individus exposés au virus.


Haut de page