​La mission Euclid est principalement dédiée à la cosmologie, précisément à l'histoire de l'expansion et de la formation des grandes structures de l'Univers. Elle a pour but d'accroître nos connaissances sur deux composantes encore mystérieuses de notre Univers, l'énergie noire et la matière noire. À cette fin, Euclid créera une carte 3D de l'Univers, avec le temps comme troisième dimension, en observant des milliards de galaxies jusqu'à 10 milliards d'années-lumière et réparties sur un tiers du ciel.

Les premières images d'Euclid ont été obtenues par les deux instruments à bord, l'imageur visible VIS et le spectrophotomètre dans le proche infrarouge NISP. Tous deux ont été développés par le consortium Euclid que dirige la France en impliquant principalement le CNRS, le CEA, le CNES et des université partenaires. Le spectrophotomètre NISP, dont le CEA-Irfu a fourni les cryomoteurs, réalise à la fois des spectres et des images à travers des filtres de couleur, ce qui permet d'estimer les distances de millions de galaxies à partir de la mesure de décalages spectraux vers le rouge (redshifts) par deux méthodes (spectrométrie et photométrie).

Quant au second instrument, VIS, son plan focal ainsi que le boîtier électronique de contrôle des mécanismes et de puissance ont été fournis par le CEA-Irfu. VIS a été conçu pour imager des galaxies dans le visible afin de mesurer avec une extrême précision, inaccessible avec les télescopes au sol, la forme des galaxies. L'analyse de ces images doit permet de déduire les déformations engendrées par les effets de lentille gravitationnelle de la matière baryonique et de la matière noire présentes sur la ligne de visée.

Les galaxies observées par VIS seront également associées aux mesures de distances réalisées pas le NISP et par huit télescopes au sol. Les premières images scientifiques sont attendues dès la fin de 2023.