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Cinq Prix de l’Académie des sciences 2018 pour six chercheurs ingénieurs du CEA (DRF)


​Patrick Wincker de l'Institut de biologie François-Jacob, David Attié et Sébastien Procureur de l'Irfu1 ont reçu leur prix sous la coupole de l'Institut de France le 16 octobre 2018. Ioan Mihai Miron, chercheur CNRS de l'Inac2, Philippe Ciais du LSCE3 et Giulio Biroli de l'IPhT4 seront, quant à eux, récompensés lors d'une 2e cérémonie le 20 novembre 2018.

Publié le 24 octobre 2018
​Chaque année, l'Académie des sciences distingue des chercheurs qui, à travers l'originalité et la qualité de leurs parcours professionnels, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche scientifique. Pour l'édition 2018, 31 grands prix et 36 prix thématiques ont été attribués.


Patrick Wincker, directeur du Genoscope, Institut de biologie François Jacob (CEA Saclay) : lauréat du Prix « science et innovation » du CEA



Patrick Wincker a organisé et dirigé au Genoscope les programmes de séquençage de génomes aussi divers que variés : participation au séquençage du génome du poisson Tetraodon, puis du chromosome 14 humain et de plusieurs chromosomes d'Arabidopsis et du riz.

Il a ensuite pris en charge des génomes complets, comme celui de la paramécie, du rotifère Adineta vaga, de la truffe, et de nombreux génomes de plantes comme la vigne, le cacaoyer, le colza ou le rosier. A chaque fois son analyse a révélé des particularités insoupçonnées comme la présence de polyploïdie cryptique.

Plus récemment, en partenariat avec Tara Océans, il a développé des programmes de métagénomique, qui lui ont permis de caractériser nombre d'espèces inconnues. Sa contribution originale est majeure et a ouvert la voie à de nombreuses études fondamentales ou appliquées.


Créé en 1977, ce Prix biennal fondé par le CEA récompense l'auteur ou les auteurs français d'une découverte scientifique ou technique importante. Le prix est alternativement décerné en : 
  • chimie, biologie cellulaire et moléculaire, génomique, biologie intégrative, biologie humaine et sciences médicales,
  • physique, sciences mécaniques et informatiques, sciences de l'Univers.


David ATTIÉ et Sébastien PROCUREUR, ingénieurs-chercheurs à l'Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers – (CEA Saclay) : lauréat du Prix Ivan Peyches (Prix thématique : application des sciences à l'industrie)




David Attié et Sébastien Procureur sont tous deux experts des détecteurs Micromegas, couramment utilisés en physique des particules pour la trajectographie des particules chargées. Ils ont appliqué avec succès cette technique pour réaliser, en utilisant les muons issus du rayonnement cosmique, des tomographies d'objets ou de structures dont la pyramide de Kheops en Égypte. L'analyse de leurs données, conjointement avec celles obtenues par deux équipes japonaises, a mis en évidence l'existence d'une cavité de grandes dimensions jusque-là inconnue, apportant ainsi une information capitale pour l'archéologie égyptienne.

Ce Prix, décerné chaque année depuis 1979, fait partie des Prix « applications des sciences à l'industrie » de l'Académie et récompense notamment des travaux dans le domaine des Sciences appliquées.
 


Ioan Mihai MIRON, chargé de recherches CNRS à l'Inac : lauréat du Prix Espoir Institut Mines Télécom



Ioan Mihai Miron est récompensé pour sa contribution majeure à la découverte du retournement de l'aimantation induite par les couples de spin-orbite. Cette possibilité ouvre un potentiel significatif sur la réduction de consommation énergétique et la fiabilité des MRAM (Magnetic Random Access Memory), le seul type de mémoire non volatile compatible avec l'évolution en vitesse des derniers processeurs. Cette nouvelle mémoire devrait à terme se substituer aux mémoires de type SRAM (Static Random Access Memory), au plus près des processeurs.

Les travaux de Ioan Mihai Miron ont fait l'objet de nombreux brevets et ont contribué à la création de la start-up Antaios. Celle-ci a reçu en 2016 le grand prix du concours de la création d'entreprise innovante I-Lab.

En 2014, Ioan Mihai Miron a obtenu une bourse du Conseil européen de la recherche « ERC Starting Grant », sur la base de travaux reconnus au niveau mondial, comme le démontrent les nombreuses citations de ses publications (plus de 3000 dans un délai très court).


Ce prix annuel fondé par l'Institut Mines-Télécom, en partenariat avec la Fondation Mines-Télécom, est destiné à récompenser un(e) scientifique de moins de 40 ans (cette limite pouvant être repoussée d'un an par enfant) au premier janvier de l'année d'attribution du prix ayant contribué par une innovation majeure à l'un des domaines suivants : sciences et technologies de la transformation numérique dans l'industrie, sciences et technologies de la transition énergétique, ingénierie de l'environnement.

 

Philippe CIAIS, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS / CEA / Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) : lauréat du Grand Prix Dolomieu – BRGM



En combinant observations et modélisations mathématiques, Philippe Ciais caractérise depuis plus de vingt ans les cycles biogéochimiques du dioxyde de carbone et du méthane, les deux principaux gaz à effet de serre émis par l'homme. L'article qu'il publie dans Science en 1995 permet de résoudre une controverse fondamentale sur les puits continentaux et océaniques de CO2.

Recruté au LSCE, Philippe Ciais y effectue toute sa carrière scientifique, occupant le poste de directeur-adjoint du laboratoire entre 2006 et 2011. Fort de sa grande connaissance des cycles biogéochimiques, le climatologue coordonne la rédaction du chapitre dédié à cette thématique dans le 5e rapport du Giec publié en 2014. Philippe Ciais supervise actuellement l'infrastructure de recherche à grande échelle Icos, qui vise à quantifier les émissions de gaz à effet de serre et les puits de carbone à l'échelle du continent européen.

En 2016, le chercheur a reçu la médaille Copernicus et en 2017, la médaille d'argent du CNRS.

Créé en 1998, ce Prix annuel récompense un ou plusieurs chercheurs ou ingénieurs, français ou ressortissants de la communauté européenne, pour un travail de recherche remarquable dans le domaine des sciences de la terre alternativement appliquées ou fondamentales.

 

Giulio BIROLI, chercheur à l'Institut de physique théorique (CEA Saclay) : lauréat du Prix d'Aumale – Fondation de l'Institut de France (Prix thématique : physique)



Les travaux théoriques de Giulio Biroli ont concerné de nombreux aspects de la physique statistique des milieux désordonnés, tels les verres ou les matériaux amorphes. Il a montré que ces milieux présentent des phénomènes de vieillissement caractéristiques du désordre. Dans ces phases, la théorie usuelle de l'élasticité est perdue. En relation avec des expérimentateurs, il s'est interrogé sur la nature des phases vitreuses : un verre est-il un liquide extrêmement visqueux ou le désordre a-t-il induit une nouvelle phase thermodynamique ? Si la question est ancienne, les résultats de cette étude sont tout à fait nouveaux : ils permettent de conclure en faveur de la seconde hypothèse.

Le Prix d'Aumale (fondation de l'Institut de France), créé en 1866, est un prix annuel décerné sur proposition de chacune des cinq Académies. Il est décerné tous les 5 ans par l'Académie des Sciences.



1 : Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers.

: Institut Nanosciences et cryogénie (CEA, Université Grenoble-Alpes).

: Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA, CNRS, Université Versailles-St-Quentin).

4 : Institut de physique théorique.

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