Le cervelet, ou petit cerveau, est une partie du cerveau qui contient plus de la moitié de ses neurones alors qu'il ne représente que 10% du volume cérébral. Longtemps considéré comme une zone uniquement impliquée dans la régulation de la motricité fine, le cervelet joue un rôle similaire dans l'optimisation des processus cognitifs supérieurs. Ainsi, le cervelet est altéré dans certaines pathologies psychiatriques et les patients présentant une lésion du cervelet, suite à un AVC ou à cause d'une tumeur, peuvent développer des symptômes psychiatriques.

Schéma
anatomique du cervelet (coupe sagittale) situé à l’arrière du cerveau, dans la
partie postérieure du tronc cérébral.© Bulgakova Kristina (iStock/Getty Images Plus)
Depuis plusieurs années, l'équipe de Charles Laïdi (NeuroSpin) étudie comment l'anatomie du cervelet est altérée dans les pathologies psychiatriques et liée aux processus cognitifs supérieurs (voir un exemple récent).
LE PROJET
L'objectif du projet CLOVIS est de développer de nouveaux traitements basés sur la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) afin d'améliorer les symptômes négatifs (retrait social, émoussement affectif, perte de plaisir…) et cognitifs (mémoire de travail, flexibilité cognitive…) dans les pathologies psychiatriques. L'originalité du projet réside dans l'utilisation d'une approche transdiagnostique, c'est à dire une approche dans laquelle on cible des vulnérabilités sous-jacentes, communes à plusieurs troubles psychiatriques, plutôt que de se restreindre aux catégories diagnostiques habituelles définies pour la schizophrénie ou le trouble bipolaire.
Les chercheurs vont utiliser les données à grande échelle de l'imagerie cérébrale par IRM pour identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier de ces nouveaux traitements. Cette démarche, qui vise à proposer une psychiatrie de précision et un ciblage individualisé, au cœur du PEPR Propsy, devrait permettre de trouver le bon traitement pour la bonne personne et d'éviter de recourir à une stratégie par essai/erreur, classiquement utilisée en recherche clinique. En s'appuyant sur des mesures électrophysiologiques et sur l'utilisation de l'IRM Iseult, la plus puissante au monde, située à Neurospin, l'objectif de CLOVIS est également d'étudier les mécanismes de la stimulation cérébrale avec une précision jamais égalée.
Métadonnées du projet :
CLOVIS (CerebeLlar nOn inVasIve Stimulation) est porté par l'Université Paris-Est Créteil. Ses partenaires sont Neurospin (CEA Paris-Saclay), le CHU Henri-Mondor (AP-HP), l'Institut Mondor de la Recherche Biomédicale (IMRB), la Fondation Fondamental et le PEPR ProPsy. Le montant total est de 1.5M€ et le projet est financé pour 5 ans.
Bio express
Charles Laïdi est médecin psychiatre et docteur en neurosciences. Praticien Hospitalo-Universitaire à l'Université Paris-Est Créteil, il crée, après son post-doctorat au
Child Mind Institute (New-York), une unité de stimulation cérébrale aux Hôpitaux Universitaires Henri Mondor (AP-HP) qu'il dirige actuellement. Chercheur à l'INSERM (Institut Mondor de la Recherche Biomédicale) au sein de l'équipe de Neuropsychiatrie translationnelle, Charles Laidi est également membre de la Fondation Fondamental et responsable du volet imagerie cérébrale de la cohorte FRENCH-MINDS du PEPR Propsy.
Il co-dirige avec Pauline Favre l'équipe Imagerie en Psychiatrie de NeuroSpin (CEA-Joliot). Ses travaux de recherche visent à découvrir de nouveaux traitements pour les pathologies psychiatriques en utilisant la neuroimagerie et la stimulation cérébrale.