L'avélumab est un anticorps anti PD-L1 utilisé en immunothérapie contre certains cancers. En s'associant à l'antigène PD-L1 largement exprimé à la surface de cellules cancéreuses, il empêche celles-ci d'échapper au système immunitaire. Pourtant, tous les patients ne répondent pas à ce traitement.
Pour renforcer son efficacité, une nouvelle piste de stratégie thérapeutique a récemment émergé : elle consiste à combiner l'avélumab à JQ1, une molécule qui réduit l'expression de PD-L1 (JQ1 est un inhibiteur de BRD4, facteur de transcription). Bien que prometteuse, cette approche n'a pas encore été testée en clinique.
Quel moyen fiable permettrait d'en évaluer le potentiel ?
Des chercheurs de l'équipe immunoMaps de BioMaps/SHFJ, en collaboration avec une équipe du SIMoS, ont testé le potentiel de l'immunoTEP pour déterminer si le taux de liaison de PD-L1 pouvait être un biomarqueur prédictif de la réponse d'un cancer à la combinaison thérapeutique JQ1 / avélumab. Ils ont mené leur étude sur des modèles animaux de cancer du poumon à petites cellules et de carcinome colorectal. Pour mener leurs expériences, ils ont radiomarqué un anticorps muté anti PD-L1 au fluor 18 : [18F]-C4.
Les résultats montrent que :
- JQ1 diminue significativement l'expression de PD-L1 in vitro et in vivo ;
- JQ1 et avélumab seuls ou combinés réduisent la croissance tumorale et prolongent la survie des souris ; l'effet synergique de la combinaison est modeste ;
- Utilisé à de faibles doses, le [18F]-C4 ne déplace pas l'avélumab lié à PD-L1, il est non compétitif et permet donc la quantification de la fraction de PD-L1 non liée à l'avélumab ;
- Cette quantification par immuno-TEP en cours de traitement constitue un biomarqueur d'efficacité thérapeutique plus prédictif que l'imagerie des lymphocytes CD8+.
Cette étude suggère que l'immuno-TEP avec des radioligands non compétitifs pourrait guider le dosage des immunothérapies au cours du traitement et améliorer leur efficacité, contribuant à des traitements plus personnalisés, sûrs et économiquement viables.
Contact chercheur à l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot