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Immuno-TEP et combinaison thérapeutique : un biomarqueur prometteur pour ajuster l’immunothérapie


​​​Des chercheurs de BioMaps, en collaboration avec le SIMoS, démontrent l’intérêt de l’immunoTEP pour évaluer l’efficacité d’une immunothérapie anticancéreuse et ajuster son dosage en cours de traitement. Leur étude, menée sur deux modèles animaux de cancer traités par une combinaison incluant l’avélumab et l’inhibition de BRD4, s’appuie sur un radioligand non compétitif permettant de quantifier sa cible, le PD-L1. 

Publié le 24 septembre 2025

L'avélumab est un anticorps anti PD-L1 utilisé en immunothérapie contre certains cancers. En s'associant à l'antigène PD-L1 largement exprimé à la surface de cellules cancéreuses, il empêche celles-ci d'échapper au système immunitaire. Pourtant, tous les patients ne répondent pas à ce traitement.

Pour renforcer son efficacité, une nouvelle piste de stratégie thérapeutique a récemment émergé : elle consiste à combiner l'avélumab à JQ1, une molécule qui réduit l'expression de PD-L1 (JQ1 est un inhibiteur de BRD4, facteur de transcription). Bien que prometteuse, cette approche n'a pas encore été testée en clinique. 

Quel moyen fiable permettrait d'en évaluer le potentiel ?

Des chercheurs de l'équipe immunoMaps de BioMaps/SHFJ, en collaboration avec une équipe du SIMoS, ont testé le potentiel de l'immunoTEP pour déterminer si le taux de liaison de PD-L1 pouvait être un biomarqueur prédictif de la réponse d'un cancer à la combinaison thérapeutique JQ1 / avélumab. Ils ont mené leur étude sur des modèles animaux de cancer du poumon à petites cellules et de carcinome colorectal. Pour mener leurs expériences, ils ont radiomarqué un anticorps muté anti PD-L1 au fluor 18 : [18F]-C4.

Les résultats montrent que :

  • JQ1 diminue significativement l'expression de PD-L1 in vitro et in vivo ;
  • JQ1 et avélumab seuls ou combinés réduisent la croissance tumorale et prolongent la survie des souris ; l'effet synergique de la combinaison est modeste ;
  • Utilisé à de faibles doses, le [18F]-C4 ne déplace pas l'avélumab lié à PD-L1, il est non compétitif et permet donc la quantification de la fraction de PD-L1 non liée à l'avélumab ;
  • Cette quantification par immuno-TEP en cours de traitement constitue un biomarqueur d'efficacité thérapeutique plus prédictif que l'imagerie des lymphocytes CD8+.

Cette étude suggère que l'immuno-TEP avec des radioligands non compétitifs pourrait guider le dosage des immunothérapies au cours du traitement et améliorer leur efficacité, contribuant à des traitements plus personnalisés, sûrs et économiquement viables.

 

Cont​​​act chercheur à l'Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot

Charles T​ruillet (charles.truillet@cea.fr)​



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