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Résultat scientifique | Cognition

Préférence manuelle et langage : un hémisphère dominant


Des chercheurs du CEA-I2BM montrent que la localisation des aires cérébrales du langage est indépendante du fait d’être droitier ou gaucher... sauf pour une très faible fraction de gauchers.

Publié le 30 juin 2014

​« Les gauchers parlent-ils avec leur hémisphère droit ? » La question peut sembler saugrenue, et pourtant… L’immense majorité de la population (90%) utilise de préférence sa main droite. Ce faisant, ces personnes activent leur hémisphère cérébral gauche puisque la commande du comportement moteur est « croisée ». D’autre part, de nombreuses études ont montré que le réseau d’aires cérébrales contrôlant la parole est lui aussi latéralisé, et situé à gauche chez 90% des sujets. La localisation des aires du langage serait-elle alors corrélée au fait d’être droitier ou gaucher ?

Pour le savoir, les chercheurs du Groupe d’imagerie neurofonctionnelle (CNRS/CEA-I2BM/Université de Bordeaux) ont recruté près de trois cents participants, dont la moitié de gauchers. Tous ont subi une IRM fonctionnelle alors qu’ils effectuaient des tests de langage. Trois grands modes de latéralisation des aires du langage sont alors apparus. La très grande majorité des sujets, qu’ils soient droitiers ou gauchers, présente une latéralisation « typique » avec un hémisphère gauche largement dominant. Dans le mode « ambilatéral », concernant une minorité de gauchers comme de droitiers, aucun hémisphère ne domine clairement. Enfin l’hémisphère droit domine chez 7% des gauchers. L’analyse statistique montre que la concordance entre l’hémisphère dominant pour les activités manuelles et celui pour le langage relève bien du hasard, sauf pour cette une fraction minime de la population (moins de 1% du total) chez laquelle l’hémisphère droit est dominant à la fois pour le langage et pour la main.

Latéralisation « typique » : les aires activées lors d'un test de langage sont surtout dans l'hémisphère gauche

 

Reste maintenant à comprendre l’origine de cette latéralisation « très atypique » du langage. De manière plus générale, ce résultat montre l’intérêt de recruter des cohortes « enrichies » en gauchers pour révéler des facteurs de variabilité des bases structurales et fonctionnelles du cerveau humain.

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