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Photovoltaïque : quel temps de relaxation électronique pour les pérovskites nanostructurées ?


​Une équipe de l'Iramis est parvenue à mesurer le temps de relaxation des pérovskites nanostructurées après excitation par laser à impulsions ultra-courtes. Ces composés sont prometteurs pour réaliser des cellules photovoltaïques à haut rendement.
Publié le 30 mars 2020

Les pérovskites sont des composés halogénés (ABX3 où B est un métal et X un halogène I, B ou Cl), aux propriétés optiques et électroniques flexibles, ce qui est très intéressant pour le photovoltaïque. Leur utilisation dans des cellules solaires est envisagée sous forme de couches minces dans lesquelles sont formés des nanocristaux de pérovskites. De telles cellules présentent déjà des rendements favorables mais résistent mal aux ultraviolets.

Lorsque l'énergie du photon absorbé est supérieure à la largeur de la « bande interdite » de la pérovskite (de l'ordre de 1,5 eV), la paire électron-trou créée au sein du semi-conducteur possède un excès d'énergie usuellement dissipé sous forme de chaleur, via une cascade d'émissions successives de phonons (quanta d'énergie de vibration du cristal). Pour augmenter le rendement de conversion (d'un facteur deux en théorie) et éviter l'échauffement, il faudrait pouvoir extraire rapidement du matériau photosensible les porteurs de charge avant leur « relaxation ».

Une piste consiste à structurer le matériau à l'échelle nanométrique de manière à bénéficier d'un « confinement quantique ». Celui-ci a pour effet d'« écarter » les niveaux d'énergie électroniques, ce qui réduit leur couplage avec les phonons et devrait donc allonger les temps de relaxation. La meilleure méthode pour tester cette idée consiste à mesurer directement ce temps de relaxation et à identifier les mécanismes qui l'influencent.

Les chercheurs de l'Iramis ont ainsi étudié plusieurs solutions colloïdales contenant des nanocristaux et des nanoplaquettes de pérovskites de diverses compositions chimiques et sont parvenus à mesurer leur temps de relaxation par spectroscopie laser femtoseconde (10-15 s). Plus précisément, ils ont procédé à une mesure d'absorption transitoire à l'aide de deux impulsions successives, séparées d'un retard variable (pompe et sonde).

Les temps de relaxation observés restent cependant très courts (de l'ordre de quelques centaines de femtosecondes). Ce résultat s'explique par le couplage croissant des paires électron-trou avec les modes de vibration des ligands présents à la surface des nanostructures colloïdales. 

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