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Feux extrêmes

Comment la forêt australienne renaquit de ses cendres


​La forêt australienne a brûlé massivement ces dernières années mais les pertes de biomasse associées à ces feux semblent avoir été rapidement compensées. Des scientifiques d'INRAE et du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) ont évalué les variations de stocks de carbone grâce à des observations satellitaires avant et après les incendies.
Publié le 7 juillet 2022

Ces dernières années ont été marquées par de multiples sécheresses et des hausses de température, partout sur le globe. Avec de telles conditions, des incendies de forêt massifs se sont produits, notamment dans tout le sud-est de l'Australie en 2019 et début 2020. Dans ce laps de temps, un cinquième de la forêt australienne a brûlé, soit 4 millions d'hectare.

La forêt a brûlé du sol à la cime mais des images satellites capturées avant et après montrent une récupération rapide de la végétation, dès fin 2020, moins d'un an après le passage de feux. Herbes, arbustes et eucalyptus, brûlés mais non morts, y repoussent. Alors comment estimer les pertes et gains de stocks de carbone ?

Pour répondre à cette question, des scientifiques d'INRAE ont évalué pour la première fois deux paramètres :

  • les pertes de couverture végétale et de biomasse dans les zones forestières en Australie imputables aux effets simultanés de la sécheresse, des températures élevées et de feux en 2019 ;
  • la capacité de récupération de la végétation un an après ces dommages, grâce à des conditions climatiques relativement humides en 2020, en particulier dans les régions forestières du sud-est de l'Australie.

En plus des images satellitaires, les chercheurs ont employé un arsenal complet de techniques d'analyses et de modèles prédictifs des stocks de carbone. Ils ont ainsi pu évaluer les changements dans la structure et la fonction de la végétation, à l'aide de paramètres précis : la surface des feuilles ou encore la biomasse aérienne.

Les images montrent des pertes de biomasse importantes en 2019, sous l'effet des incendies, de la sécheresse et des fortes chaleurs. La zone forestière a perdu l'équivalent de 200 millions de tonnes de carbone, soit 15 % de la biomasse aérienne. Parmi ces 200 millions de tonnes de carbone perdus, 90 millions sont attribuables aux incendies et 110 millions, aux effets cumulés de la sécheresse et de fortes températures.

L'année 2020 a vu un niveau de précipitation double de celui de 2019. Résultat : en 2020, les gains de biomasse, dans ces mêmes zones forestières, atteignent 260 millions de tonnes de carbone, dont 220 millions provenant de la zone brûlée.

  • Plusieurs espèces d'eucalyptus dominent dans les forêts australiennes. Leur capacité de régénération post-incendie et leur adaptation à la sécheresse sont connues.
  • Les précipitations supérieures à la moyenne en 2020 ont favorisé la forte croissance de la forêt et d'autres composantes de sous-bois (herbes et arbustes) en mars-avril et août-décembre 2020 et conduire à une récupération complète des stocks de carbone perdus au début de 2021.

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