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Résultat scientifique | Tomographie par émission de positons | Pharmacologie

Développement de radioligands pour l’imagerie TEP de la neuroinflammation


​Des chercheurs du SHFJ, en collaboration avec le CEA-Jacob, le CRN à Lyon et le PharmaCenter à Bonn ont imaginé, synthétisé et caractérisé deux radiotraceurs TEP ciblant P2Y12, une protéine impliquée dans l’activation de la microglie durant la neuroinflammation.​

Publié le 3 octobre 2025

Les cellules de la microglie, les macrophages du système nerveux central, sont impliquées dans le processus de neuroinflammation. La tomographie par émission de positons (TEP) ciblant la protéine TSPO est l'une des modalités d'imagerie les plus utilisées pour étudier et suivre la neuroinflammation. Bien que très performante, elle présente quelques limitations. Elle ne permet notamment pas de distinguer le niveau d'activation de la microglie, paramètre essentiel pour suivre la progression de certaines maladies.

C'est dans ce but qu'une équipe de BioMaps (SHFJ), en collaboration avec MIRCen (CEA-Jacob), le PharmaCenter de Bonn, et le Centre de Recherche en Neurosciences à Lyon, a imaginé, synthétisé et caractérisé deux nouveaux radiotraceurs TEP spécifiques de la microglie. Ces deux traceurs ciblent le récepteur couplé à la protéine G P2Y12, dont l'intérêt comme marqueur de l'activation microgliale a été mis en avant par plusieurs études : son expression est élevée dans les cellules de la microglie « au repos » et elle diminue fortement, voire disparait dans les cellules activées.

Les deux radiotraceurs sont des analogues d'un ligand de P2Y12 : l'un est méthylé et marqué au carbone-11 et l'autre fluoré et marqué au fluor-18. 

Ces composés ont été évalués par autoradiographie sur des coupes de cerveau de rat présentant une surexpression des récepteurs humains P2Y₁₂ (AAV-hP2Y₁₂R). Les études menées ex vivo chez des rats sains indiquent une bonne stabilité métabolique ainsi qu'un passage limité de la barrière hémato-encéphalique du radioligand marqué au fluor-18. L'imagerie TEP in vivo réalisée sur le modèle de rat AAV-hP2Y₁₂R confirme cette faible captation cérébrale, et aucune différence significative n'est observée entre le striatum transfecté et le striatum controlatéral.

Des résultats similaires sont observés chez les rats sains et chez les primates non humains.

Les travaux futurs viseront à améliorer la structure du radioligand afin d'accroître sa perméabilité à travers la barrière hémato-encéphalique et de réduire son efflux.

Contact Institut des sciences du vivant​​ Frédéric-Joliot

Mylène Richard (mylene.richard@cea.fr) ​




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