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Deux nouveaux biomarqueurs du cancer de la glande corticosurrénale


Le corticosurrénalome est une tumeur rare et de très mauvais pronostic1. Les moyens thérapeutiques sont aujourd’hui limités. Une équipe du CEA-IRTSV met en évidence deux biomarqueurs détectables par simple prise de sang, dont un spécifique de la récidive. ​

Publié le 25 octobre 2013

​Les glandes surrénales, situées au dessus des reins, sont formées de deux parties : la partie externe ou corticosurrénale et la partie centrale ou médullosurrénale. La corticosurrénale est constituée de cellules qui sécrètent dans le sang des hormones stéroïdiennes. Les tumeurs corticosurrénaliennes, classées en adénomes (bénins) et corticosurrénalomes (CCS, malins), peuvent être secrétantes et responsables de syndrome de Cushing2, d’hirsutisme3 et plus rarement de syndrome de Conn4. Cependant, environ 50% des corticosurrénalomes ne secrètent pas de stéroïdes et sont diagnostiqués à un stade tumoral avancé, parfois déjà métastatique. Ils posent de redoutables difficultés diagnostiques.

Des biologistes du CEA-IRTSV ont recherché des marqueurs biologiques spécifiques de la maladie et se sont intéressés particulièrement aux micro-ARN, de petits ARN qui régulent l’expression des gènes. Ces derniers peuvent être détectés dans les tissus ou dans le sang. Les chercheurs ont montré que deux micro-ARN, dénommés miR-195 et miR-335, sont sous-exprimés dans les CCS. Ils ont en outre détecté deux autres micro-ARNs, miR-139-5p et miR-483-5p, qui sont eux sur-exprimés dans ces tumeurs et signent spécifiquement les CCS agressifs2.

A la recherche de biomarqueurs non-invasifs, facilement accessibles pour diagnostiquer la maladie et évaluer son degré d’agressivité, l’équipe a découvert, et c’est une première, des micro-ARN circulant dans le sang pouvant signer spécifiquement les CCS. Ainsi, elle a montré que l’expression de miR-195 s’effondre dans le sérum des patients atteints de CCS agressifs comparés aux sujets sains ou porteurs de tumeurs bénignes. Par ailleurs, les taux sanguins de miR-483-5p se sont avérés encore plus intéressants puisque ce microARN a été détecté exclusivement dans le sérum des patients atteints de CCS récidivant ou métastatique.

Ces marqueurs circulant dans le sang, facilement détectables, sont d’un grand intérêt diagnostique et pronostique et permettraient d’améliorer la prise en charge du cancer corticosurrénalien.  

 

Analyse de la survie sans récidive des patients porteurs de corticosurrénalome en fonction des niveaux circulants de miR-195 et miR-483-5p dans le sérum. Les patients ayant un niveau bas de miR-195 et un niveau élevé de miR-483-5p circulants récidivent plus rapidement que ceux qui ont un niveau haut de miR-195 et un niveau bas de miR-483-5p. La survie globale des patients est également affectée. Les patients ayant un niveau bas de miR-195 ont une médiane de survie à 22,2 mois tandis que les patients un niveau élevé de miR-483-5p ont une médiane de survie à 16,7 mois (non illustré).

  1. Le taux de survie à 5 ans est inférieur à 30%. La récidive intervient dans les 2-3 ans après ablation de la tumeur
  2. Hypersécretion de cortisol
  3. Hypersécrétion d’androgènes 
  4. Hypersécrétion d’aldostérone 

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