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La voie optimale pour la transition énergétique de la Chine


​​Objectif : neutralité carbone en 2060. Pour optimiser la transition énergétique de la Chine, une étude internationale associant le LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) analyse de nombreuses pistes qui concernent autant la production d'énergies renouvelables, que leur transport et leur stockage, dans une perspective de faible coût et haut rendement.

Publié le 27 juillet 2023

Tel que le note un récent rapport de l'ONG Global Energy Monitor, la Chine progresse dans sa transition énergétique. Aujourd'hui, la part des énergies renouvelables, solaire et éolien, atteint 8 % de son mix énergétique global. « Cela représente une capacité de 1000 GW, équivalente à 700 centrales nucléaires du type de celle de Nogent-sur-Marne. Le gouvernement chinois indique qu'il portera cette capacité à 1200 GW dès 2025 et qu'il la multipliera par 10 en 2060. Nous montrons qu'il serait possible de la multiplier par 15 », expose Philippe Ciais, climatologue au LSCE qui participe à une étude internationale visant l'optimisation, à faible coût et haut rendement, de cette transition énergétique. La Chine s'est en effet fixé l'objectif de la neutralité carbone à l'horizon 2060, alors que son énergie demeure très majoritairement adossée à la ressource fossile du charbon. De plus, ses nouvelles capacités renouvelables sont très centralisées et restent indissociables du charbon afin de satisfaire les zones à forte demande.​

​C'est dans ce contexte que l'étude pilotée par l'université Fudan de Shanghaï présente un cadre d'optimisation, autant énergétique qu'économique, qui repose sur plusieurs axes. Grâce à des données géographiques et climatiques à haute résolution, dont celles des modèles, les chercheurs ont pu identifier les zones les plus pertinentes pour la construction de nouvelles centrales solaires et éoliennes : d'une part, ces zones capitalisent le meilleur potentiel énergétique, celui du rayonnement solaire et du vent ; d'autre part, elles sont au plus près des consommateurs. « La nouveauté de notre étude est de considérer une construction progressive optimisée qui inclut également la transmission avec de nouvelles lignes électriques à haute tension, le stockage, une plus grande pénétration du marché et des filières technologiques pour ces énergies propres afin de baisser les coûts » explique le spécialiste.

Tout en prenant en compte les difficultés liées aux avancées technologiques et à la durée des chantiers, et même s'il demeure des incertitudes sur les coûts de ces énergies propres, l'étude pointe un enjeu important : l'indispensable modernisation des lignes électriques à très haute tension pour répondre à la demande sur des milliers de kilomètres, ce qui induit beaucoup de pertes, et afin d'intégrer les énergies solaires et éoliennes. L'optimisation de la planification, dès cette décennie, est ainsi cruciale pour éviter des coûts plus importants au milieu du siècle. C'est ce que soulignent les chercheurs qui estiment notamment que la transmission de l'énergie photovoltaïque et éolienne entraînera d'énormes flux financiers interrégionaux. Ce qui permettra d'augmenter les revenus des habitants des régions occidentales, de réduire la pauvreté et de donner une impulsion à la croissance économique nationale.

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