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Impact des nano-plastiques sur les cellules immunitaires


​​​Des chercheurs du CEA-Irig ont étudié les effets de deux types de plastiques sur les macrophages, cellules clés de l'immunité. Leurs travaux mettent en évidence des réponses cellulaires différenciées selon la nature du polymère, soulignant un impact potentiel sur l'équilibre du système immunitaire.

Publié le 17 septembre 2025

​Les particules plastiques peuvent interférer avec les fonctions de nos cellules immunitaires et compromettre l'équilibre du système immunitaire. Des chercheurs du CEA-Irig/LCBM, en collaboration avec des partenaires français et internationaux, ont évalué les effets de deux polymères courants – le PET, présent dans les bouteilles, et le PCL, utilisé dans certains emballages biodégradables – sur la santé humaine.

La production mondiale de plastique atteint désormais 500 millions de tonnes par an, dont environ 10 millions finissent dans les océans en raison d'une mauvaise gestion des déchets. Ces plastiques se dégradent en micro- et nano-plastiques, aujourd'hui omniprésents dans tous les écosystèmes terrestres, exposant en permanence l'ensemble du vivant, y compris l'être humain.

Pour mieux appréhender l'impact des particules plastiques sur nos cellules, des chercheurs du CEA-Irig se sont penchés sur leur interaction avec les macrophages, des cellules immunitaires clés dans l'élimination des particules étrangères, qu'elles soient d'origine biologique (comme les bactéries ou les virus) ou non. En plus de leur fonction de nettoyage, les macrophages jouent un rôle central dans les réponses immunitaires, notamment en orchestrant les mécanismes inflammatoires. Comment ces cellules réagissent-elles face à l'invasion de particules plastiques ?

Pour répondre à cette question, les chercheurs ont comparé les effets de deux types de particules plastiques sur les macrophages. La première, composée de poly(éthylène téréphtalate) (PET), est largement utilisée dans les bouteilles de boissons et connue pour libérer des particules dans les liquides qu'elle contient. La seconde est constituée de polycaprolactone (PCL), un plastique biodégradable en cours d'évaluation comme alternative aux plastiques traditionnels (polyéthylène, polypropylène) dans des applications telles que l'emballage.

Les résultats montrent que ces deux matériaux induisent des réponses très différentes au sein des macrophages. L'exposition au PET déclenche un stress cellulaire, notamment un stress oxydatif, et active une réponse pro-inflammatoire. De plus, ces macrophages semblent moins aptes à réagir efficacement aux agents pathogènes, suggérant une altération de leur fonction immunitaire. À l'inverse, les macrophages exposés au PCL ne présentent pas de stress cellulaire apparent. En revanche, leurs fonctions clés — comme la phagocytose et la capacité à initier une réponse inflammatoire face à une stimulation bactérienne — sont fortement inhibées. Globalement, ces cellules deviennent donc moins performantes pour faire face à une agression externe.
En conclusion, les particules plastiques impactent le fonctionnement des cellules immunitaires, bien que leurs effets varient selon la nature du polymère. Leur présence peut perturber l'équilibre finement régulé du système immunitaire.

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