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Protéger les forêts face aux sécheresses grâce à des microbiotes synthétiques


​​​Dans un contexte où le réchauffement climatique augmente l’intensité des sécheresses, une collaboration internationale incluant le CEA-Biam a mis au point des microbiotes racinaires pour aider différentes espèces d’arbres méditerranéens à mieux tolérer la sècheresse. A l’avenir, cette méthode biosourcée de lutte contre la déforestation pourrait être reproduite dans d’autres écosystèmes, offrant une solution écologique à l’échelle planétaire.

Publié le 15 octobre 2025

​Les jeunes arbres souffrent particulièrement du stress hydrique car leur système racinaire n'est pas encore complètement développé. Pour les aider, une collaboration de chercheurs a lancé RESTORE, un projet franco-germano-brésilien auquel participe le Biam (CEA/CNRS/AMU) et qui a pour objectif d'aider les jeunes arbres méditerranéens à développer leur résistance face aux périodes de sécheresse.

Syncom : des microbiotes pensés pour résister à la sécheresse…

La méthode repose sur une solution bio-inspirée et écologique qui consiste à augmenter l'efficacité de leur système racinaire en les combinant avec des microbiotes synthétiques appelés SynComs. Ces SynComs sont constitués de bactéries prélevées dans des sols de forêts qui sont soumises à des sécheresses amplifiées, mimant des conditions similaires au climat attendu pour 2100.

Parmi ces bactéries naturellement adaptées au stress hydrique, les chercheurs ont ensuite sélectionné celles qui présentent des caractéristiques clefs, l'objectif étant de constituer des communautés de bactéries à la fois résistantes individuellement aux sécheresses mais aussi complémentaires entre elles. Ainsi, chaque bactérie joue un rôle spécifique au sein de ces SynComs– rétention d'eau, stimulation hormonale, tolérance au stress – formant entre elles une synergie dont les effets sont supérieurs à la somme des effets individuels.

…et s'adapter à l'espèce de plante choisie

Mais la synergie ne s'arrête pas seulement à l'échelle du microbiote, elle a aussi été pensée par rapport aux plantes. En effet, chaque SynCom créé a été réfléchi pour être complémentaire avec une espèce d'arbre et à sa stratégie racinaire.

Des combinaisons SynComs – plantes ont ainsi été formées et testées lors d'expériences sous serre : Les scientifiques les ont soumises à des périodes de stress hydrique pour suivre l'évolution de leurs symptômes de sécheresse ainsi que leurs performances physiologiques. Et les résultats sont très prometteurs. En comparaison avec des plantes témoins (sans SynComs), les arbres montrent une diminution des symptômes visibles de sécheresse allant jusqu'à 47% chez le chêne pubescent et 71% chez le sorbier domestique.

Une approche bio-sourcée qui pourrait être reproduite à l'échelle mondiale

Une des principales forces de la méthode développée dans le projet RESTORE est qu'elle est théoriquement applicable sur d'autres espèces et dans d'autres écosystèmes à condition de produire un SynCom adapté. Une méthode à la fois écologique et applicable à l'échelle mondiale. Un résultat encourageant pour la préservation des forêts qui tiennent un rôle clef dans le stockage du carbone et la stabilisation des écosystèmes.


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