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Evènements climatiques extrêmes de mars 2024 : une nouvelle étude sur l’impact du réchauffement climatique


​​​​Une étude collaborative impliquant le LSCE (CEA, CNRS, UVSQ) a révélé comment le changement climatique avait amplifié les tempêtes de poussières Sahariennes et des inondations survenues en Europe fin mars 2024.

Publié le 5 septembre 2025

​Entre le 27 mars et le 1er avril 2024, une dépression atlantique profonde a généré à la fois des flux humides responsables de précipitations exceptionnelles sur le Portugal, tandis que des vents de Scirocco ont transporté d'importantes quantités de poussière d'Afrique du Nord vers l'Italie, la Grèce et l'Europe centrale, dégradant la qualité de l'air avec des concentrations de particules dépassant les seuils sanitaires.

Une étude publiée dans Journal of Geophysical Research: Atmospheres a révélé que cet évènement météorologique extrême phénomène avait été amplifié par le changement climatique. Elle a été menée par une équipe internationale impliquant le Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE), l'Institut National de Géophysique et de Volcanologie de Rome et l'Université d'Uppsala (Suède).

Une méthode comparative au cours du temps qui révèle une intensification des phénomènes

L'analyse par analogues météorologiques est une méthode qui consiste à comparer des phénomènes météorologiques similaires survenus à différentes époques pour observer leurs variations au cours du temps. Dans ce cas précis, l'analyse a ainsi montré que les systèmes dépressionnaires similaires dans la région étaient devenus plus intenses depuis 1980, avec une baisse de pression atteignant 10 hPa supplémentaires par rapport à la période 1980-2001. Cette intensification s'accompagne alors d'une augmentation de 20-30% des précipitations sur le Portugal occidental et d'un transport accru de poussière vers l'est méditerranéen. Une augmentation de la charge en aérosols confirmées par les données MERRA-2 de la NASA.

L'étude a aussi mis en évidence un changement dans la distribution verticale des poussières : leur transport se produit désormais principalement dans les basses couches de l'atmosphère, comme le montre l'exemple de Palerme où les concentrations près de la surface ont augmenté de plus de 400%.

Ces résultats soulignent l'urgence de mieux comprendre ces événements composés, dont la fréquence et l'intensité pourraient augmenter avec le réchauffement climatique, la dernière décennie montrant déjà un nombre grandissant de tempêtes de poussières sahariennes dans le bassin méditerranéen, avec des impacts croissants sur les infrastructures, l'agriculture et la santé publique.


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