« Avant la pandémie, je côtoyais encore très souvent Syukuro Manabe, à Princeton, aux États-Unis. Nous avons travaillé ensemble pendant près de 25 ans sur la modélisation du climat…
Syukuro Manabe a réalisé dans les années 1960 les premières simulations en faisant tourner des calculs météorologiques sur des temps longs et en ajoutant des émissions de CO2. Son verdict : la planète va se réchauffer ! Klaus Hasselmann a, quant à lui, joué un rôle pionnier pour extraire le signal du changement climatique de toutes les variables naturelles.
La beauté d'un modèle, c'est de nous donner à voir une planète contrefactuelle, dépourvue d'émissions de carbone liées aux activités humaines. Comment ce climat préindustriel se compare-t-il au nôtre ? Ce problème ardu est celui de l'attribution du changement climatique aux émissions anthropiques de carbone.
Mon travail consiste à améliorer la résolution spatiale des modèles. Celle-ci a fait un bond d'un facteur 100 grâce aux progrès continus de la micro-électronique, depuis les premiers modèles de Syukuro Manabe qui avaient une résolution spatiale de 500 × 500 km2. Il faut désormais développer de nouveaux algorithmes de machine learning pour progresser. »