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L’AVC du nouveau-né entraine des séquelles motrices d’ampleur variable


​Des chercheurs et neuropédiatres ont publié dans la revue Human Brain Mapping les résultats d'une étude1 réalisée à Neurospin conjointement avec les CHU de Saint-Etienne et d'Angers, chez des enfants de 7 ans ayant connu un AVC au cours des premières heures ou des premiers jours de vie. Ces enfants font partie de la cohorte nationale nommée 'AVCnn' pour ' Accident Vasculaire cérébral du nouveau-né'.

Publié le 30 octobre 2015

​Cette étude analyse les relations entre les lésions cérébrales visualisées en IRM et les troubles moteurs chez des enfants de 7 ans et montre que les lésions localisées à proximité du faisceau cortico spinal ont des conséquences motrices importantes, en renforçant l'hypothèse que la plasticité du système moteur du tout petit n'est que très partielle.

Très fréquent chez l'adulte, l'accident vasculaire cérébral existe aussi chez l'enfant et chez le nouveau né. Cet accident, spontané, donne lieu à une perte de fonction cérébrale due à un défaut d'irrigation de ces régions. Chez le nouveau-né, il peut survenir dans les premières heures de vie (entre 15 et 30 cas pour 100 000 naissances), en se manifestant par des convulsions, une pause respiratoire ou des anomalies du tonus, voire passer inaperçu. Une étude IRM réalisée sur 38 enfants de 7 ans issus de la cohorte AVCnn (ayant souffert d'un AVC à la naissance), a été menée à NeuroSpin, avec comme objectif de mettre en évidence des corrélations entre la présence des séquelles motrices consécutives aux accidents ischémiques neonatals, et les caractéristiques des lésions à l'âge de 7 ans.

Cette étude a permis notamment de confirmer qu'un AVC aux premiers stades de la vie ne s'accompagne pas toujours de séquelles sur le contrôle moteur, puisque seulement 1/3 des enfants avaient une paralysie cérébrale unilatérale. Par ailleurs, les caractéristiques de l'AVC (localisation et taille) étaient très corrélées à l'existence d'un déficit moteur.  En effet, certains enfants dont les lésions étaient parcimonieuses dans le système moteur primaire, n'ont pas développé de paralysie cérébrale (PC ou IMC) tandis que les enfants ayant des lésions endommageant au moins deux zones cérébrales impliquées dans le contrôle moteur, ont développé une paralysie cérébrale. Et parmi ces lésions, celles dont les conséquences sur le contrôle moteur  étaient les plus néfastes touchaient le faisceau cortico-spinal, faisceau qui relie le cortex cérébral moteur aux motoneurones de la moelle épinière.

 
Figure 1. Résultats IRM d'un enfant de 7 ans ayant connu un AVC au stade nourrison.
La zone lésionnée par l'AVC (rouge) recouvre le faisceau moteur (bleu).
 
 
© Dinomais M
Figure 2. Vue coronale d'une IRM d'un enfant de 7 ans ayant eu un AVC au stade nourrisson. Le  faisceau cortico spinal est affecté au niveau de la zone impactée par l'AVC.

 

Ces résultats, issus d'une méthodologie nouvelle d'analyse des données morphologiques cérébrales, constituent un pas dans la compréhension du pronostic des accidents ischémiques chez les nouveau-nés , et pourraient permettre d'améliorer  la prise en charge très précoce des petits patients. En effet, ils suggèrent que la plasticité du système moteur  du nouveau-né est partielle, puisque aucun enfant avec des lésions significatives dans le système moteur n'était indemne de difficultés motrices à l'âge de 7 ans, ce qui incite à une prise en charge rééducative très précoce et soutenue. 

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