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Les forêts tropicales africaines n’ont pas récupéré après la sécheresse extrême en 2015-2016


Une collaboration impliquant le LSCE a quantifié l'évolution des stocks de carbone dans la biomasse végétale aérienne des forêts tropicales au cours de la période 2010-2017. La succession de sécheresses, en 2014 puis l'épisode extrême El Niño en 2015-2016, a conduit à d'importantes pertes de carbone, dans les forêts africaines notamment. 
Publié le 13 février 2020

La sécheresse sévère et les températures extrêmes qui ont accompagné l'évènement El Niño de 2015-2016 ont provoqué d'importantes émissions de CO2 par la végétation. Que s'est-il passé avec le retour de conditions climatiques normales mi-2016 ? Les experts attendaient un accroissement de la production de biomasse, celle-ci pouvant même revenir au niveau de 2014.

Pour connaître précisément cette évolution, les chercheurs ont utilisé leur nouvel outil de surveillance de la végétation (voir fait marquant précédent) en s'appuyant sur des observations microonde du satellite SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity) en 2010-2017.

Ils montrent que la part de l'Afrique dans les pertes de carbone des forêts tropicales atteint 56 % pendant l'épisode El Niño (2015-2016) et 70 % sur la période 2014-2017.

Fin 2017, malgré le retour à des conditions climatiques normales, les stocks de carbone de la biomasse tropicale n'étaient toujours pas revenus au niveau de 2014 à l'échelle globale. Plus précisément, ils continuaient à diminuer en Afrique, se rapprochaient lentement du niveau de 2014 en Asie et en Amérique et avaient retrouvé leur niveau de 2014 dans les zones tropicales arides.

À noter que les pertes de carbone sont supérieures dans les zones non déforestées, en Afrique, ce qui pourrait s'expliquer par la diminution de la réserve en eau des sols, liée aux effets cumulés de faibles précipitations et d'une évapotranspiration accrue.

Ces travaux résultent d'une collaboration internationale associant notamment l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) et le CNRS.

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