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Des anticorps de lama comme piste thérapeutique contre la schizophrénie


​Des chercheurs du CEA-Joliot ont participé à la caractérisation de nanocorps issus d'anticorps de lamas conçus par des scientifiques de l'IGF (CNRS-Inserm-Université de Montpellier), capables de franchir la barrière protectrice du cerveau. Ciblant un récepteur impliqué dans l'activité neuronale, ces mini-anticorps biodégradables montrent un fort potentiel contre la schizophrénie.

Publié le 24 septembre 2025

​Les approches thérapeutiques actuelles contre la schizophrénie, un trouble psychiatrique affectant près de 1 % de la population mondiale, parviennent à soulager une partie des symptômes. Toutefois, elles offrent peu de résultats face aux déficits cognitifs, qui altèrent profondément la vie quotidienne des personnes concernées.

Afin de cibler un récepteur au glutamate impliqué dans la régulation de l'activité neuronale, des scientifiques l'Institut de Génomique Fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier) ont réussi à concevoir des nanocorps à partir d'anticorps de lamas, et se sont appuyés sur des chercheurs du CEA-Joliot pour leur caractérisation. Injectés par voie périphérique, ces mini-anticorps franchissent la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le cerveau. L'effet thérapeutique a été évalué dans deux modèles précliniques de la schizophrénie.

Pour la caractérisation de ces nanocorps, les chercheurs du CEA-Joliot du DMTS (Département Médicaments et Technologies pour la Santé) ont réalisé le marquage au tritium et le suivi de la biodistribution. Le marquage du nanocorprs au tritium et le suivi de sa biodistribution in vivo ont permis de révéler sa présence au niveau du système nerveux central et la capacité d'une faible proportion de la dose injectée (0.08%) à traverser la barrière hémato-encéphalique, une concentration cependant suffisante pour déclencher l'effet thérapeutique. L'effet thérapeutique a été évalué dans deux modèles précliniques de la schizophrénie.

L'injection du nanocorps a ainsi permis une amélioration rapide et durable des fonctions cognitives chez ces deux modèles animaux. Des essais cliniques sont désormais nécessaires pour valider cette approche chez l'humain. Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle stratégie thérapeutique ciblant le cerveau, potentiellement applicable à d'autres maladies neurologiques.

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