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Monkeypox : le vaccin MVA protège en prévention, mais pas en post-exposition


​​​​​​Des chercheurs du CEA-Jacob, en collaboration avec l'Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), ont démontré dans un modèle préclinique de transmission sexuelle du monkeypox que le vaccin MVA offre une protection solide lorsqu'il est administré avant l'exposition au virus, mais échoue à prévenir l'infection en post-exposition

Publié le 23 octobre 2025

En 2022, l'épidémie mondiale de monkeypox (MPXV)​ - maladie infectieuse due à un orthopoxvirus - s'est caractérisée par une transmission accrue lors de rapports sexuels. Ce changement épidémiologique a mis en lumière la nécessité de réévaluer les stratégies de vaccination et de prévention.

Pour répondre à cet enjeu, les chercheurs du département IDMIT ont développé un modèle expérimental chez le primate non humain infecté avec une souche MPXV clade IIb, isolée en 2022. Ce modèle a permis de reproduire fidèlement les caractéristiques observées chez l'homme.

L'efficacité du vaccin Modified Vaccinia Ankara (​MVA), déjà utilisé lors de l'épidémie de 2022, a ensuite été évaluée. Dans le cadre d'une vaccination préventive (PrEP), deux doses administrées avant l'exposition ont conféré une protection quasi complète, avec l'absence de symptômes cliniques significatifs, une réduction drastique de la charge virale (jusqu'à 1 000 fois inférieure à celle des animaux non vaccinés) et un contrôle efficace de la dissémination systémique.

Les animaux vaccinés ont développé une réponse immunitaire robuste, combinant anticorps neutralisants ciblant plusieurs protéines virales (A35, B6 et E notamment), ainsi qu'une activation coordonnée des lymphocytes T CD4+ et CD8+, comparable à celle observée chez des animaux convalescents.

En revanche, la vaccination post-expos​ition (PEP), administrée quatre jours après l'infection, n'a pas permis de prévenir la réplication virale ni l'apparition de la maladie. Les charges virales restaient similaires à celles des animaux témoins, et les signes cliniques étaient comparables.

Ces résultats démontrent que le vaccin MVA est un outil efficace en prévention avant exposition, mais qu'il ne peut pas constituer une stratégie fiable en post-exposition dans le contexte de la transmission sexuelle du MPXV. Ils soulignent l'importance d'orienter les politiques de santé publique vers la vaccination préventive des populations les plus exposées et invitent à repenser les protocoles actuels de PEP.

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