Une épilepsie est dite pharmaco-résistante si les crises d'épilepsie persistent malgré l'administration de médicaments antiépileptiques. Pour un tier des patients atteints d'une forme d'épilepsie focale pharmaco-résistante (EFR), la chirurgie réparatrice est donc le seul traitement curatif mais elle nécessite une localisation très précise de la zone épileptogène. Malheureusement, il arrive que les méthodes d'évaluations non invasives ne soient pas concluantes et que les médecins doivent recourir à la SEEG pour cibler précisément les zones du cerveau d'où proviennent les crises.
SEEG, une méthode nécessaire mais invasive
La SEEG (pour stéréo électroencéphalographie) est une méthode d'exploration in situ de l'encéphalogramme, c'est-à-dire qu'elle permet d'enregistrer les activités électriques du cerveau en plaçant des électrodes intracrâniennes. Une étape donc nécessaire mais invasive car elle nécessite un premier acte chirurgical.
Dans une étude parue dans Epilepsia, une collaboration de chercheurs impliquant le CEA-Joliot et des neurologues de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre a exploré l'intégration d'une imagerie innovante, appelée TSPO-TEP, qui apparait comme très prometteuse pour une localisation non seulement plus précise de la zone épileptogène (ZE) mais aussi non invasive.
TSPO-TEP, une nouvelle méthode d'observation non invasive et plus précise
La TEP (pour Tomographie à Emission de Positon) est une technique d'imagerie non invasive qui consiste à injecter dans le corps du patient une substance radioactive qui émet des positons, ces derniers pouvant être observés avec des caméras dédiées à l'exercice. Dans le cas de la TSPO-TEP, la substance radioactive utilisée est un sucre semblable au glucose marqué au fluor 18, appelé [18F]-DPA-714.
Au cours d'expériences menées sur 17 patients présentant une EFR, la collaboration de chercheurs a montré qu'il existait une forte corrélation entre les marqueurs de la neuroinflammation, révélés par l'imagerie TSPO-TEP, et les cartographies d'épileptogénicité obtenues à partir d'enregistrements SEEG intracrâniens. Ces résultats suggèrent que la TSPO-TEP pourrait être une alternative non invasive dans les évaluations pré-chirurgicale. En particulier dans les cas complexes ou non lésionnels d'EFR.
L'imagerie TSPO-TEP apparait donc comme très prometteuse pour une localisation à la fois non invasive et plus précise de la zone épileptogène, et donc une meilleure alternative pour assister les actes chirurgicaux réparateurs des EFR.
Voir aussi sur le site de Joliot