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La progression du SARS-Cov-2 observée à l'échelle du corps entier


​Une collaboration entre Le laboratoire BioMaps (SHFJ /Joliot) et une équipe d'IDMIT/Jacob a permis de développer une stratégie d'imagerie TEP corps entier pour suivre la progression du SARS-CoV-2 chez un modèle animal primate. Le virus a été détecté dans plusieurs organes en phase aiguë, puis encore présent dans les poumons et le cerveau trois mois après l'infection. 

Publié le 25 avril 2025

Comprendre comment le SARS-CoV-2 se propage et persiste dans l'organisme est essentiel, notamment pour élucider les mécanismes du COVID long. Or, les méthodes actuelles, basées sur des prélèvements nasopharyngés ou sanguins, ne permettent pas de visualiser directement les tissus infectés. Pour dépasser cette limite, une collaboration impliquant une équipe d'IDMIT du CEA-Jacob et du laboratoire bioMaps du CEA-Joliot, a mis au point une nouvelle stratégie d'imagerie non invasive.

Cette approche repose sur un anticorps mocovnoclonal dirigé contre le SARS-CoV-2, marqué avec un traceur radioactif. Grâce à la tomographie par émission de positons couplée à la tomodensitométrie (TEP/TDM), les chercheurs ont pu suivre le virus dans l'ensemble du corps en temps réel, sur un modèle animal primate.

Une méthode d'imagerie qui offre de nouvelles clefs de compréhension du Covid

Les résultats sont frappants. Durant la phase aiguë de l'infection, le virus a été détecté non seulement dans les poumons, mais aussi dans le cerveau, les reins et les voies respiratoires. Trois mois après, des traces du virus étaient encore présentes dans le cerveau et les poumons, suggérant qu'il pourrait rester dans l'organisme bien plus longtemps qu'on ne le pensait. Ce phénomène pourrait expliquer la persistance de certains symptômes chez les personnes souffrant de COVID long.

Cette méthode d'imagerie corps-entier constitue un outil inédit pour explorer la propagation et la persistance du SARS-CoV-2, sans prélèvements invasifs. Elle permet non seulement de mieux comprendre la physiopathologie de la COVID-19, mais aussi d'évaluer dans le temps l'efficacité des vaccins et traitements, et de cibler d'éventuels réservoirs viraux. Ces travaux, publiés dans Nature Communications, ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques contre les formes prolongées de la maladie.

Depuis le début de la pandémie, le SARS-CoV-2 a infecté plus de 780 millions de personnes dans le monde et causé près de 7 millions de décès, dont 168 000 en France. Si les vaccins et traitements ont permis de faire reculer la mortalité, le virus continue de circuler et d'évoluer, rendant d'autant plus précieuses les avancées scientifiques comme celle-ci.

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